Qu'est-ce que tu fous, là, seule dans le blizzard ? [PV Alice ]

Sérieusement, je suis en train de flipper. Devant moi, il y a une silhouette. Enfin, je crois. Si ça se trouve c'est un arbre, un gros cailloux ou alors... Nan. On peut éliminer la deuxième possibilité. Un cailloux n'a pas de branches. Ou alors, ce serait des bras ? Je m'avance un peu, jusqu'à touché la ... Chose. Ah. C'est bien une humaine. Comment n'avais-je pas pu voir cela ? J'étais seulement à trois mètres, pourtant. Ah. Oui. Le blizzard. Raison de plus de demander qu'est-ce qu'elle foutait ici. Moi, j'avais une raison. Ici, dans ce froid et ce temps, j'avais l'impression de retrouver mon pays natal. Et légèrement folle sur le bords, aussi. Oui, car il fallait l'être pour tenter la nature ici. Ou alors avoir des envies de suicides.

- Euh... Bonsoir...

Je ne laissais percevoir aucuns grelottements dans ma voix, même si des frissons parcouraient mon corps sans arrêt. Et qui avait oublié sa doudoune ? C'est Aleksandraaaaaaaaaa.

J'étais sortie du bunker sans me rendre compte que le blizzard allait s'abattre. Par automatisme, j'avais pris ma veste, car je savais qu'il faisait frisquet dehors. J'avais un besoin de solitude. Ces moments me prenaient toujours au dépourvu. Ces moments où j'avais envie de tout envoyer ballader et de me retrouver seule. Ce moment venait de me prendre. Mon MP3 avec moi, et les écouteurs dans les oreilles, j'étais sortie. Et bien sûr en bonne blonde que j'étais, le blizzard me prit par surprise, et je me rendis compte que j'aurais peut-être dû rester à l'interieur. J'avais fait honneur à la réputation des blondes... Puis, je crus voir une silhouette. A moins que ce n'était qu'un arbre, ou une illusion. Ca se rapprochait de moi. Je restais statufier sur place, de froid. Puis la chose me toucha. Je laissais un petit cri m'échapper, avant de me rendre compte que c'était une fille. Qui ne me voulais sûrement pas de mal.

- Euh... Bonsoir...

-Salut...dis-je en grelottant de froid.

Très bavarde, en tout cas. La température ressentie baissa encore d'un cran, tandis que le vent se levait. On était pas dans la merde, vraiment. Une idée merveilleuse me vint à l'esprit.

- Si tu as un don qui pourrait nous aider à ne pas devenir des glaçons..

J'arrivais à peine à parler, tellement j'avais froid. Mes grelotements avaient pris le dessus et chaque voyelle était entrecoupé de ceux-ci. Et avec mon accent, c'était encore plus incompréhensible. Enfin, je croisais les doigts. Parce que ce n'était pas avec mon don qu'on allait s'en sortir.

- Aleksandra .

Tout pour ne pas rester inactive. Je ne voulais pas mourir. BRAVO POUR TES IDÉES A LA CON KARAMAZOV.

- Si tu as un don qui pourrait nous aider à ne pas devenir des glaçons..

Comment était-ce possible d'avoir aussi froid? J'avais l'impression de congeler au sens propre du terme. Ou plutôt de devenir toute bleue. Ca n'allait pas du tout avec mes cheveux, ni avec rien. Ok, tu délires là Alice. Je pouvais figer les choses, mais je craignais que cela ne nous soit guère utile. Je ne pouvais pas figer le blizzard ni arrêter le froid. J'étais pas une torche humaine moi. Ca aurait pu se réveler pratique dans ce cas là, mais non. Je me concentrais sur la fille qui me faisait face et qui semblait être aussi frigorifier que moi.

- Aleksandra .

Charmant prénom. Mais elle n'était pas du coin assurément. Mais quelle blooooooooonde! Bien sûr qu'elle n'était pas du coin, pas plus que toi! Je me giflais mentalement pour ma bévue mentale. Je me frottais énergiquement les bras pour ne pas congeler trop vite.

-Alice. Et je ne crois pas que mon don sera d'une grande utilité.

Nous étions perdues. Ce n'était pas bien d'être négatif mais... Je ne voyais pas comment on pouvait s'en sortir. Elle n'avait pas de don utile. Moi non plus. C'est là que je trouvais le destin un peu cruel. Il trouvait marrant de me faire mourir ? Ce serait la fin des Karamazov. Encore que, je m'en foutais. C'était surtout... Personnes dans ma famille n'avait eu droit à une mort honorable. Qu'avions-nous fait pour cela ? Si j'avais été croyante, j'aurai maudis Dieu. Mais là...Je ne pouvais que maudire ce mauvais enchainements. Mais bon sang ! Qu'est-ce qu'il y avait dans mon cerveau ?

Ne pas pleurer, ne pas pleurer. Essaie de mourir de façon correct, au moins. Et puis, de toute façon, les larmes n'arriveront même pas à toucher le sol, elles gèleront sur mes joues. Comme des diamants... Je divague là, Aleksandra, concentre-toi. L'eau salé me monte quand même aux yeux. Je n'ai pas la force de les essuyer. Par contre, j'ai ce qu'il faut pour les retenir.

Une idée me vient. Et si... Il fallat que je tente. Même si j'avais très peu de chances d'y arriver. Je projetais mon esprit vers celui de la dénommée Alice - Je ne la remercierai jamais assez de m'avoir donné son nom. Au moins, je ne mourrais pas aux côtés d'une totale inconnue- et prenais connaissance de son don, sans pour autant me l'approprier.

- Histoire de molécules, hein.

Elle doit me prendre pour une folle. Mais ne le suis-je pas déjà ? Il ne faut pas que je laisse cette idée m'échapper.

- J'ai une idée. Tirée par les cheveux, mais on n'a pas le choix. Est-ce que la friction entre des molécules pourrait créer de la chaleur ?

On allait mourir. Tragique non? Si seulement j'avais compris que je ne devais pas sortir par ce temps là. Je ne serais pas ici à me geler avec Aleksandra. Je n'avais qu'une envie, retrouver juste un peu de chaleur. Juste un soupson qui me permettrait de vivre...Ou alors, me laisser bercer par ce froid. Retrouver mes parents, dans l'au delà. Une façon simple et idiote d'en finir. Ce n'était pas la première fois que cette idée m'éffleurait. Je l'avais toujours repousser, m'accrochant désespérément à la vie, songeant que je n'avais pas fait mon temps sur Terre. Je tentais de repousser cette idée. Et si je devais mourir comme ça, à 18 ans? Je sentis quelque chose dans mon esprit. Une hallucination? Je n'en savais rien...

- Histoire de molécules, hein.

Qu...Quoi? Elle savait que mon don de figer ou faire exploser les choses reposait sur les molécules? Etrange, je ne me souvenais pas lui avoir dit... Je me souvenais seulement avoir dit mon nom. Et si c'était son don, d'entrer dans les esprits?

- J'ai une idée. Tirée par les cheveux, mais on n'a pas le choix. Est-ce que la friction entre des molécules pourrait créer de la chaleur ?

Interessant, mais tiré par les cheveux, comme elle le disait. Mais en faisant exploser les choses, j'accelérais les molécules, qui entraient donc en friction. Je pouvais toujours essayer. Je visualisais un ennemi, devant moi. J'utilisais mes mains, et fit comme si je le faisais exploser. Je sentis un léger courant d'air chaud. Cela semblait fonctionner. Je réessayais, près d'Aleksandra cette fois.

Au risque de paraitre totalement narcissique, je m'aimais. Mon idée allait sans doute nous éviter de finir en glaçon -et nous sauver la vie, mais ce n'était qu'un détail-. C'était ça la vrai, ce courant chaud qui me désengourdissait - je n'étais même pas sûre que ce mot existe. Je sortais don mon rêve en sentant tout de même un courant glacé me transperçant.

-J'ai eu cette idée quand j'ai voulu copié ton don, avouais-je

Je me rapprochais de quelques pas pour conserver la chaleur quelques secondes de plus.

- Je vais utiliser ton pouvoir, ça va chatouiller un peu, dis-je avec ironie.

Si nous étions deux à créer de la chaleur, il y en aurait forcément plus. Je copiais son don et faisais comme elle. Petit à petit, je retrouvais le contrôle de tout mes membres.

- Nous n'avons plus qu'à attendre la fin de la tempête.

Si elle n'avait pas deviné mon don...

Chaleur! De la chaleur. Il faisait tellement froid que j'en avais presque oublier la sensation. Bon, ce n'était pas encore le top du top, mais c'était toujours mieux que rien. Je continuais d'imaginer des ennemis dangereux, mais de plus en plus puissants, de manière à augmenter la force de mon pouvoir et donc à produire plus de chaleur.

-J'ai eu cette idée quand j'ai voulu copié ton don, avoua-t-elle

Elle pouvait donc copier nos dons? C'était pour cela que j'avais sentie quelque chose très près de moi. C'était le copiage de mon don par Aleksandra. Interessant comme pouvoir. Mais, étais-ce temporaire ou alors elle emagasinait nos dons pour les réutiliser à volonté? Bon, mon cerveau s'était désengourdi, vu que je pouvais de nouveau réfléchir. Parfait.

- Je vais utiliser ton pouvoir, ça va chatouiller un peu, dit-elle avec ironie.

Je sentais une autre vague de chaleur s'ajouter à la mienne, ce qui était fort bienvenu. Je continuais d'utiliser mon don, et retrouvais peu à peu la fluidité de mes membres et leurs mobilité. C'était nettement mieux comme ça.


- Nous n'avons plus qu'à attendre la fin de la tempête.

-On peut toujours essayer d'avancer un peu..

Tu es stupide Matthews. Completement stupide.

Pas très bavarde cette fille... Enfin vu notre situation, il n'y avait que moi qui continuerait à parler autant. Etlà elle prononça ses premiers mots. Elle avait raison, bien sûr, ce n'est pas avec juste un petit peu de chaleur que nous allions survivre mais.. Son idée était quand même suicidaire. A moins qu'elle n'est une boussole sur elle - Je trouverai ça vraiment très étrange quand même-, je ne pense pas qu'elle connaise la direction à prendre. Moi n plus, d'ailleurs. On risquait de se perdre encore plus. Enfin bon, elle devait avoir une idée en tête pour proposer ça, non ?

- Tu sais comment te repérer dans ce blizard ? questionnais-je.

Je fermais birèvement les yeux et me rendais compte que j'étais trempée. Eh oui, il faisait humide ici aussi ? Sérieusement, l'école n'aurait pas pu se trouver dans un endroit un peu plus accueilant ?

- Tu sais comment te repérer dans ce blizard ? questionnais-je.

Stupide, stupide, stupide! Tu es une idiote, Matthews! On y voit rien à 3cm, comment veux tu pouvoir avancer? J'avais dit ça s'en réfléchir, pour pouvoir me retrouver un peu plus au chaud. Malheureusement, avoir eu une mauvaise idée apportait son lot de complications et d'ennuis. Dans le genre "jemetransformeenicebergcarjesuisstupide" Je continuais d'utiliser mon pouvoir tout en tremblottant, la maigre chaleur face au froid glacial était un défi de géant. Bon,puis ce que j'étais coincer avec Aleksandra, autant faire connaissances.

-Non,avouais-je piteusement en premier. Dit moi, comment t'es arriver là et pourquoi t'es sortie par un temps pareil?

La curiosité est un vilain défaut ma chère.

- Je dois être maso sur les bords, il faut croire…

Comment donner une réponse valable dans ce genre de situations et à ce genre de questions ? En déconnant. T’façon y avait que ça qui me restait, mon ironie. Vu la tête d’Alice, il valait mieux que je lui donne une réponse valable. Non parce que j’étais limite ridicule là. Clown Aleksandra Karamazov à votre service, M’sieur Dame. Toujours là pour dire des conneries au moment où il le faut le moins.

- Plus sérieusement, ce climat me rappelle mon pays natal. Et je pense que je me suis surestimée. J’ai cru pouvoir me repérer.

Ah, mon égo, qu’est-ce que tu étais grand.

- Je dois être maso sur les bords, il faut croire…

A première vue, je ne l'aurais pas penser. Elle me paraissait totalement normale, Aleksandra. Mais dans un autre sens, sortir par ce temps n'était pas de la folie? Si ça l'était, nous étions deux folles. Malgré la chaleur que je produisais et Aleksandra aussi, je sentais que mes mains s'ankylosaient doucement, mais sûrement. J'espérais que la tempête finirait bientôt, histoire que l'on puisse rentrer. Pour me tenir chaud, j'aurais bien danser, mais je n'avais aucune musique, et je n'avais pas envie de paraitre folle. Quand je dansais au milieu de tout le monde, on me prenait déjà pour quelqu'un de spécial et peut-être à qui il manquerait une case. Mais je m'en fichais, en général. On pensait ce qu'on voulait sur moi.


- Plus sérieusement, ce climat me rappelle mon pays natal. Et je pense que je me suis surestimée. J’ai cru pouvoir me repérer.

La surestimation hein. Cela faisait bien des malheurs. Mais la nature nous prouvaient que nous n'étions pas les plus forts.

-Je vois..répondit-je en grellotant toujours. Tu viens d'où?

Hé. J’avais répondu à sa question. Elle devait me dire pourquoi elle se l’était jouée suicidaire, elle aussi . Je lui retournais donc l’interrogation :

-[color=cadetblue] Et toi ?[ :color]

La conversation prenait une tournure vraiment banale et inintéressante. Mais ce n'est pas comme si quelque chose dans le paysage pouvait nous distraire...

- Je suis Russe, répondis-je simplement.

Elle avait touché un point sensible.