Un petite balade ça vous tente? [PV Karen et Alice]

Je m'ennuyais. Je n'aimais pas m'ennuyer. Mon MP3 n'avait plus de nouvelles musiques sur lesquelles je pouvais danser, et moi, j'aimais la nouveauté. Alors aucune musique, bah, c'était pas bien du tout. J'avais envie de bouger, et tout ce que j'avais à porter de main, c'était mes bouquins, et je n'avais pas envie de lire. Je réfléchissais à une occupation et optais finalement pour le lac gelé. Idéal! Ca me permettrais de me dépenser. Je mis mes bottes et un manteau avant de sortir tranquillement.J'arrivais rapidement au lac gelé. On ne passait pas deux ans et demi ici sans connaître quelques raccourcis pour arriver plus vite. Cela m'évita un trajet plus long que prévu. Je respirais l'air frais d'automne. Le lac, comme son nom l'indiquait, était gelé à souhait. La splendeur de la glace qui brillait un peu à cause des rares rayons du soleil me fit sourire. C'était ce bon vieux étang, que je connaissais. Je m'en approchais toute fois prudemment, on ne savait jamais. Il suffirais d'un dérapage pour que je me fasse mal. Mais je savais que la glace était solide, pour y être aller de nombreuses fois. J'y allais quand je voulais avoir la paix, loin du bruit, loin de la pression. Cela me permettais de me resourcer et je me sentais généralement mieux après. Je pouvais repartir du bon pied dans ces cas là. Je fermais un instant les yeux, pour m'imprégner de ce calme. C'est pour cela que je n'entendis pas la personne arriver. Du moins, pas tout de suite. J'entendis quelqu'un d'autre respirer le même air que moi, et surtout, le bruit de ses pas. Prudemment, j'ouvrais les yeux et me tournais, puis détaillais la personne qui me faisait face en silence.

Une fois que j'avais déterminer que ce n'étais pas un abruti venu me chercher des noises, je me détendis. Après tout, n'importe qui pouvait venir à l'étang gelé. J'allais ouvrir la bouche pour au moins lui dire bonjour-simple politesse de ma part-quand elle se détourna et s'installa contre un arbre. Héééééé, elle pouvait au moins dire bonjour! Même si aucune conversation ne s'engageait par la suite. J'hésitais à aller la voir, ma timidité reprenant le dessus. J'étais surtout timide avec les garçons, même si je m'étais un peu endurci depuis la mort de mes parents. Je soupirais, et repris un instant ma contemplation du lac. Puis je craquais. J'allais doucement vers la fille, et voyant qu'elle dessinais, me fis toute petite et discrète, histoire que l'oiseau ne s'envole pas. Je ne voulais pas la vexer, si son modèle prenait la poudre d'escampette. Je m'assis tout doucement à un mètre d'elle, contre l'arbre. Je n'étais pas collante. Après tout, elle devait être venue pour la tranquillité. Je n'allais pas l'embetter longtemps. Je voulais juste dire bonjour et peut-être faire connaissance.

-Salut, dis-je a voix basse, pour ne pas faire fuir l'oiseau.

-Salut, répondis-je sur le même ton. T'es venu ici pour la beauté de l'étang ?

Effectivement, j'étais venue pour la beauté de l'étang, et pour le calme, loin de l'agitation qui régnait ailleurs. C'était tellement reposant d'être ici. Rien ne semblait venir troubler cette paisible beauté. Ici, c'était la nature qui était maitresse, et non plus nous, pauvres mortels. Je savais que nous ne contrôlons rien. Les hommes tentaient d'imposer ce qu'ils voulaient, au lieu de vivre en harmonie avec la nature. Ce n'était pas bien, mais c'était vrai que certaines de nos avancées technologiques avaient du bon. Certaines. Il y en avaient d'autres qui n'avaient pas d'autres but que de semer la destruction. Je me reconcentrais sur la rouquine dont je ne connaissais pas le nom.


-Quel est ton nom ? lui demandai-je, [/quote]

-Alice. Alice Matthews. Et toi? Effectivement, je suis venue pour la beauté de l'étang, mais également pour son calme. Ca fait du bien de venir ici se ressourcer.

Curieuse, je la regardais finir son dessin. Je pus remarquer que Karen avait du talent. Contrairement à moi qui dessinait comme mes pieds. Ce n'était pas faute d'avoir essayer. Mais rien à faire, je n'étais pas douée pour le dessin. Je m'étais tournée vers la danse et avait découvert ma passion. Depuis, j'avais les pieds qui trépignaient dès que j'entendais une nouvelle musique. Heureusement qu'aucune musique ne passait en cours, sinon, je n'aurais jamais tenue en place! Je vis son dessin fini, et dût reconnnaître que c'était vraiment beau. Puis, soudainement, la feuille se froissa. Je ne compris pas pourquoi. Puis, je le vis. L'oiseau. Il était vivant. J'avais les yeux écarquiller, tant c'était étonnant. Pas que je n'ai jamais vu des choses prendre vie. Simplement que à chaque fois, cela m'étonnait toujours autant.

-Comme tu vois, je peux donner vie à mes dessins. Et toi, quel est ton don ?

Ca, pour l'avoir vu, je l'avais vu! Elle voulait savoir ce qu'était mon don? Je pensais qu'une démonstration serait
parlante. Je me concentrais sur le petit oiseau, utilisait ma main et le figeait. Heureusement que je ne l'avais pas fait exploser! Cela aurait été dommage...

-Je peux figer ou faire exploser les choses. répondit-je en dé-figeant l'oiseau

"Mes parents" faillis-je dire bêtement. Mais non. Je ne devais pas. Je ne pouvais pas. Les voir, les sentir, les toucher serait beaucoup trop dur pour moi. J'avais déjà mis beaucoup de temps pour pouvoir regarder une photo d'eux sans pleurer comme une madeleine. Si je pouvais les toucher, mais qu'ils ne restaient pas, je re-sombrerais. Je m'étais certes endurcie, mais j'avais l'impression q'une partie de moi était morte en même temps qu'eux. Qu'une partie de la Alice de 15 ans était là, souffrant le martyr, perdue. Je réfléchissais rapidement, pour trouver quelque chose qu'elle puisse dessiner, sans que cela ne pose de problèmes. Une chose innocente, une chose banale. Un papillon. Voilà, un papillon, une chose innocente et fragile.

-Un papillon s'il te plait.

Je la regardais dessiner paisiblement et minutieusement. Chaque détail comptait et on ne pouvait pas se permettre de l'aproximatif, sauf si on ne donnait pas vie à ses dessins. J'étais soufflée par son talent artistique. Je pouvais voir qu'elle avait passer des années à s'entrainer pour en arriver à un tel niveau. Le papillon à la vie, était vraiment jolie, finement dessiner. Il en parraissait presque vivant, il ne manquait plus que la couleur. Elle me la demanda d'ailleurs. Je réfléchis un instant, avant d'opter pour le bleu ciel, une couleur simple et jolie.

-Un bleu ciel s'il te plait.

Elle voulait son papillon bleu ciel. Euké, c'est parti ! Je pris mon crayon et commençai à colorier. Evidemment je ne mis pas que du bleu ciel, mais des déclinaisons de ce bleu. Bah oui, un papillon ça n'a pas qu'une seule couleur hein. Je mélangeai les couleurs, créant des teintes uniques allant du bleu marine au bleu ciel. Je m'appliquai à faire un papillon hors normes, spécial, qu'on ne trouverait pas dans la nature. Puis, quand j'eus terminé de colorier soigneusement, je me concentrai pour le faire prendre vie. Je le voyais voler, virevolter gaiement. Le papier se froissa, se tordit, lévita et disparu. A la place se tenait le papillon qui se posa sur mon doigt. Je le tendis à Alice avec un sourire. Le papillon voleta pour se poser sur son nez.

-Cadeau, Alice, lui dis-je amusée.

[Désolée de la courteur mais quand il y a Esprits Criminels à la télé, je peux pas ne pas regarder o/]

Je vis le papillon devenir joliment coloré. Elle ne fit pas d'une couleur, mais toute une nuance de la couleur demandé. Cela donnait un résultat époustouflant. Une fois le dessin terminé, je le regardais, pour pouvoir voir à quoi il ressemblait, en l'état de simple dessin. Vraiment joli. Puis, il prit vie, et vint se poser sur mon nez. Amusée, je laissais un rire léger m'échapper. Je trouvais cela vraiment incroyable ce don de pouvoir donner la vie à ce que l'on imaginait.

-Cadeau, Alice,

-Merci du cadeau

Le papillon se décida à quitter mon nez pour venir se poser sur mon doigt, en position royale. Je pus l'admirer longuement, ce papillon. Tellement incroyable...

-Ton don n'a pas de limite? Mais, si tu dessine un humain, il ne pourra pas parler.Si?

La curiosité est un vilain défaut, Alice.

J'attendais patiemment sa réponse, tout en regardant le papillon, qui voletait autour de nous, fidèle petit papillon. Il venait de temps en temps se poser sur mon doigt, ou pour m'enquiquiner, sur mon nez. Cela ferait une sacré photo. Puis Karen me répondit.

-L'oiseau chante non ? Mais pour tout dire, je ne sais pas, je n'ai jamais essayé. J'ai jamais pensé à dessiner des humains et a les faire prendre vie.

L'image de mes parents me revint douloureusement sous les yeux. Si souriants, si soudés, même quand la mort est venue me les arracher. A cause d'une stupide route gelée. La voiture avait dérapée et c'était parti en vrille. Des tonneaux et des tonneaux. Fatal pour mes parents. Mais pas pour moi. Ils m'avaient toujours dit que j'étais forte. Pour moi, c'était un fichu coup de chance que je n'ai pas péri, voilà tout. Je me reconcentrais sur Karen.

-Ca serait un peu étrange de voir des gens prendre vie sous ton coup de crayon.

-Ca serait un peu étrange de voir des gens prendre vie sous ton coup de crayon.

-Ca m'a déjà fait bizarre quand une fleur s'est tenue devant moi à la place de ma feuille, la première fois. Je me suis demandée si je n'étais pas folle, ou si c'était une hallucination. Ou même si je n'avais pas rêvé et que la fleur c'était toujours tenue là, devant moi. Alors j'ai réitéré l'expérience et j'ai découvert que c'était bien moi qui avait fait ça. Et que je n'étais pas folle !

Je lui souris. J'avais vu un éclat de tristesse passer sur son visage. Elle pensait peut-être à sa famille elle aussi. Je me mis à fixer l'étang, songeuse. Mon don était vraiment génial, même si assez fugitif. Je pouvais créer n'importe quoi, il prenait vie. Un épisode de Charmed me revint alors en mémoire. Celui où l'enfant à le même don que moi et dessine les trois soeurs avec des supers-pouvoirs. Peut-être que je pouvais faire pareil ? Pourquoi pas après tout ? Ah oui, c'était une fiction, pas la réalité. Mais bon, qui ne tente rien n'a rien n'est-ce pas ?

-Ca m'a déjà fait bizarre quand une fleur s'est tenue devant moi à la place de ma feuille, la première fois. Je me suis demandée si je n'étais pas folle, ou si c'était une hallucination. Ou même si je n'avais pas rêvé et que la fleur c'était toujours tenue là, devant moi. Alors j'ai réitéré l'expérience et j'ai découvert que c'était bien moi qui avait fait ça. Et que je n'étais pas folle !

Je souris, amusée. A vrai dire, personnellement, j'avais découvert mon don en faisant exploser une pastèque par accident, juste après l'avoir figé parce qu'elle était en train de tomber. Bien sûr, j'en avais eu partout... Mais ça, c'était parfaitement prévisible. J'avais été tellement choqué. Heureusement, j'étais seule à ce moment là, dans la cuisine de l'hopital ou je finissais un plat qu'on m'avait demander de faire moi-même, sentant bien que j'allais devenir folle à rester dans ma chambre à rien faire. J'avais halluciner, crier, partie me réfugier dans ma chambre. Puis après plusieurs heures de totale confusion, j'avais pris une décision. Jamais en parler, sinon, on allait me faire interner. Alors je n'avais rien dit, faisant croire que je l'avais fait tomber en me remémorant un mauvais souvenir.

-Je peux comprendre ce que ça fait de découvrir qu'on est pas comme tout le monde.