-Done - Such a bad day. {ALICE}

Nils rentra au bunker furieux, peu après sa confrontation avec... tiens, d'ailleurs, tout cela lui faisait penser qu'il ne connaissait même pas son prénom. Vraiment très pratique. Enfin bon, elle ne connaissait pas son nom non plus, et c'était pour le mieux.
Que faire, maintenant? Il avait envie de se défouler. Un jogging? Non. Rien que le fait de penser à courir le fatiguait. Il allait plutôt faire de la musculation. Hm. Le tout était de retrouver ses haltères dans le bordel de son bunker...

Ah.

Il saisit la lourde caisse en fer, et se rendit au gymnase, ayant déjà revêtu sa tenue de sport. Pas question de se changer dans les vestiaires puants et exigus du bâtiment. Lorsqu'il y entra, il fut satisfait de constater que l'endroit était désert. Enfin... presque. Il était plutôt tard, normalement plus personne ne venait à cette heure ci. Pourtant... Pourtant. Une frêle silhouette se tenait là. Ce qu'elle faisait? Il n'en savait trop rien. S'entraînait, sans doute.

Mmmh, une proie isolée. Parfait.

Il avait besoin de se défouler sur quelqu'un. Et cela allait tomber sur la personne (une fille, d'après la silhouette éminemment féminine) qui avait eu le malheur de venir s'entraîner à une heure si tardive. Tant pis pour elle. Il réfléchit quelques secondes à la manière dont il allait s'y prendre pour l'asticoter. Hum... Autant se servir de son Don. Son humeur était des plus... foudroyantes, justement. Il se concentra, ferma les yeux et sentit un flux soudain d'énergie affluer en lui. La foudre. Il la dirigea sur le toit du gymnase, juste au dessus de la tête de la fille. Puis la laissa éclater. Ce fut comme si la terre avait tremblé. Un éclair zébra le ciel, fulgurant. Presque flamboyant. Ah, il adorait jouer avec la foudre. Cela lui procurait toujours ce sentiment de toute-puissance.

Sentiment qui devait bien vite retomber. La fille fit volte-face, apeurée. Et...

Merde. C'est bien ma veine, laissa-t-il échapper.

De mauvaise foi, lui? Jamais.

Après avoir quitter la bibliothèque, je rejoignis mon bunker et je balance mon livre sur mon lit, lasse. Je ne fais jamais ça avec les livres d'habitude, mais là, j'en ai vraiment besoin.Je m'écroule un instant sur mon lit et regarde le plafond avec une attention particulière. Ce prof m'agace, m'énerve et m'intrigue. Les trois à la fois et c'est dur de s'y retrouver là dedans. Au bout d'un certain temps, je me relève et me change, avide de pouvoir me dépenser pour ne plus penser à ce qui s'est passé dans la bibliothèque.

Une fois prête, je quitte mon bunker et presse le pas pour rejoindre le gymnase. Une fois à l'interieur et avoir constaté qu'il n'y avait personne, je fais quelques échauffements et étirements. Puis je commence un entrainement simple, un peu plus détendu qu'a mon arrivée. Je n'écoute plus ce qui se passe autour de moi. Un éclair retenti, faisant trembler la salle. Je sursaute et me retourne.

Merde. C'est bien ma veine, laissa-t-il échapper.

Encore lui! Le destin s'acharne vraiment sur nous. Il a du me prendre pour une victime innocente avec qui il pourrait passer ses nerfs. Bah il se trompe. Je parcoure les quelques mètres qui nous séparent, envoie un coup pour le faire tomber. Pour une fois, ma prise est bonne et il bascule. Je le fige tandis qu'il est en train de tomber. Je lache un rire sans joie en voyant sa tête et sa position totalement ridicule. Je me concentre et fais un geste de la main pour libérer uniquement sa tête.

-Vous avez de la chance que je ne vous ai pas fait exploser.

Son regard était foudroyant, aussi dur et puissant que l'éclair qu'il venait de lancer. Avant qu'il aie le temps d'esquisser quelque mouvement que ce fût, elle réduisit à néant la distance qui les séparait et lui asséna un violent coup de pied... dans l'entrejambe. Tellement violent qu'il en eut les larmes aux yeux. Vile bassesse que celle-ci. Il tomba à la renverse. Puis...

Néant. Flottement. Rien que l'espace d'un instant. Il ne parvenait même plus à penser.

Puis retour à la réalité. Que s'était-il passé? Il n'était même pas au sol. Il était... en équilibre? Certes mais. Équilibre des plus précaires. Était-ce humainement possible de se contorsionner à ce point? Sa tentative de mouvement lui donna la réponse. Non. Non, c'était impossible. Et il ne pouvait plus bouger son corps. Il était coincé dans une position des plus ridicules. Son visage se plissa en une grimace de haine ardente. Intense.

Vous avez de la chance que je ne vous ai pas fait exploser.

Si tu t'attends à ce que je m'excuse, tu peux toujours courir, cracha-t-il. Ça ne risque pas.

Après tout, elle n'avait qu'à pas venir faire du sport à cette heure, chacun savait que c'était l'heure des psychopathes, comme elle le disait si bien. C'était sa faute. Oui, sa faute. Lui était exempt de tout tort, surtout lorsque l'on considérait le fait que c'était sa faute à elle s'il était si irrité, donc si enclin à se défouler sur quelqu'un d'autre que lui-même.

J'espère pour toi que tu sais courir vite, ajouta-t-il. Parce que quand je serais libéré...

Elle ne pouvait pas le maintenir comme cela indéfiniment. Si? Non, c'était tout simplement inhumain. Impensable. Du moins, il l'espérait.

Si tu t'attends à ce que je m'excuse, tu peux toujours courir, cracha-t-il. Ça ne risque pas

-Je n'attends pas d'excuse de votre part.

C'est marrant de le voir réalisé que je le maintiens sous l'emprise de mon pouvoir et qu'il est bloqué. C'est jouissif même. Je me découvre un côté sadique tiens.... Je regarde de nouveau sa position, et une lueur d'amusement enflamme mon regard pendant un bref instant. Lui, il semble plutôt vouloir m'étriper puis faire de la corde à sauter avec mes intestints. J'hausse des épaules. Qu'il en soit ainsi.

J'espère pour toi que tu sais courir vite, ajouta-t-il. Parce que quand je serais libéré...

Il croyait vraiment que je ne pouvais tenir quelques secondes? Il se trompe et lourdement. Il y a deux ans et demi, bientôt trois, oui, je n'aurais tenu qu'une dizaine de secondes. Maintenant, je n'en savais rien, je n'avais pas vraiment testé...Mais je pense pouvoir tenir au moins un quart d'heure comme ça.

Je crois qu'on a largement le temps avant que vous retrouviez votre capacité à vous mouvoir.

Je n'attends pas d'excuse de votre part. Je crois qu'on a largement le temps avant que vous retrouviez votre capacité à vous mouvoir.

Elle se délectait de sa situation, il le voyait. Son regard luisait du plaisir pervers de le voir enfin privé de ses mouvements. Ah, c'était ça? Il affecta donc une indifférence totale à ce qui lui arrivait. Affecta, oui. En son for intérieur, il bouillonnait. Elle allait voir, lorsqu'il pourrait de nouveau bouger... Il s'en réjouissait d'avance.

Qu'attends-tu, alors? se vit-il réduit à demander.

D'après ce qu'elle avait dit, il allait devoir passer plus de temps que prévu dans cette position. Il s'ennuyait déjà. C'était pitoyable et cruellement indigne de lui, mais le seul divertissement possible était de faire la conversation avec elle. Vraiment... Il se consola en se rappelant qu'elle ne pourrait pas le maintenir en son pouvoir éternellement. Jamais. Il n'était pas de ceux que l'on maintient pour toujours.

Oh, tu vacilleras, rien n'est plus sûr.

Ton confiant, presque arrogant. Pour ne pas penser au fait qu'elle le tenait entièrement à sa merci. Ah, il haïssait qu'on lui rappelle son statut de mortel pouvant être dominé. C'était lui qui dominait normalement. Pas l'inverse.

Qu'attends-tu, alors? se vit-il réduit à demander.

Je prends juste mon temps a vous voir impuissant, réduit à la merci de comment vous dites déjà? De la petite chose. Et vous avez raison. Être sadique de temps en temps ça fait du bien.

Je le regarde, et voit qu'il affiche une sacrée indifférence. Je suis pourtant sûre qu'en lui, il bouillone et rêve de reprendre sa position de dominateur. Il peut attendre un moment. Je trouve ça quand même un peu étrange de prendre ce plaisir malsain à le voir dans cette position, à ma totale merci.

Oh, tu vacilleras, rien n'est plus sûr.

-Je le sais, mon don n'est pas éternel dans le temps. Bon, en attendant que mon don montre des signes de faiblesse, autant parler. Commençons par le début, chose que nous n'avons pas faite. Je suis Alice Matthews. Et vous?

Oui, je suis folle de faire une conversation avec lui, et surtout avec un ton aussi banal. Mais je n'y peux rien. Si je voulais percer cet homme à jour, autant commencer par le début.

Je prends juste mon temps a vous voir impuissant, réduit à la merci de comment vous dites déjà? De la petite chose. Et vous avez raison. Être sadique de temps en temps ça fait du bien.

Puis :

Je le sais, mon don n'est pas éternel dans le temps. Bon, en attendant que mon don montre des signes de faiblesse, autant parler. Commençons par le début, chose que nous n'avons pas faite. Je suis Alice Matthews. Et vous?

Décidément, il avait vu juste. Sur toute la ligne. C'était une sadique dans l'âme cette fille. Seulement, elle le cachait sous des abords tout ce qu'il y avait de plus inoffensifs. Elle se le cachait à elle même, d'ailleurs. Nils pouvait lire dans ses prunelles une certaine incompréhension ; elle ne devait pas être habituée à ressentir des sentiments si... noirs. Oui, elle était déstabilisée. A lui d'en profiter. S'il la surprenait suffisamment, peut-être relâcherait-elle son Don? Cela valait le coup d'essayer. Et puis, il n'était pas possible d'être plus ridicule.

Ainsi, la petite chose aime à exercer sa domination? Hum, c'est... intéressant à savoir, ronronna-t-il, félin. Très très intéressant.

Il n'avait plus qu'à prier pour qu'elle soit suffisamment choquée, ou du moins surprise pour que son emprise sur lui s'atténue. Et elle allait être surprise. Non? Si. Quelle élève à l'esprit normalement constitué s'attendait à voir un prof sortir de telles... obscénités plus ou moins voilées et, surtout, sur un tel ton? Personne. Son plan était génial. Il se félicita de son ingéniosité, plutôt que de se blâmer pour l'inattention qui lui avait valu de se retrouver dans une position tellement comique. Comique pour les autres.

Gardant son ton caressant (et y ajoutant néanmoins une certaine touche d'ironie) pour la déstabiliser un maximum, il poursuivit :

Ravi de te connaître, Alice, mon chou. Nils. Ackermann. Je pense que te donner mon deuxième prénom ne serait pas très utile. Et quand bien même, je ne le ferais pas.

Pourvu que personne ne décide de venir maintenant. Il était coincé dans une position débile, en train de parler à une gamine d'une voix chaude. Si quelqu'un venait à le voir ainsi réduit, sa réputation était morte, il était fiché. A jamais.

Ainsi, la petite chose aime à exercer sa domination? Hum, c'est... intéressant à savoir, ronronna-t-il, félin. Très très intéressant.

Je me sentis destabilisée. Ce ton... Insinuait...Que je pouvais l'être ailleurs...Qu'ici. Il sait vraiment où taper, ce prof, pour arriver à ses fins. Je suis déconcentrée, et cela se ressent sur mon pouvoir et sur mon emprise sur le prof. Je ne m'en rends pas compte, tant ce qu'il m'a dit à réussi à me destabiliser. Cet espèce de...raaaaah! Je ne trouve de nouveau aucun mot pour le qualifier, ce qui a le don de m'agacer.

Ravi de te connaître, Alice, mon chou. Nils. Ackermann. Je pense que te donner mon deuxième prénom ne serait pas très utile. Et quand bien même, je ne le ferais pas.

Cela me destabilise encore plus. Bon, le seul point positif, c'est que je sais son nom. Nils. Je ne l'appelerais pas comme ça, je me contenterais de son nom de famille. Ca sera très bien. Parfait même. Pas trop familier, pas trop poli. Du moins, à mes yeux. Puis je me rends compte de quelque chose qui n'augure rien de bon pour moi. J'ai trop relacher mon pouvoir et Ackermann est presque libre. Il ne me reste plus qu'a faire une seule chose.

Courir. Très vite.

Au fur et à mesure qu'il parlait, il sentait l'emprise d'Alice se faire de moins en moins pesante. Bien. Son plan fonctionnait à merveille. Ces élèves étaient tellement prévisibles. Il suffisait de les choquer un minimum.

Il y était presque. Encore un instant, et... Ahhhh. Alice venait de s'enfuir en courant. Pile au moment où il parvenait à se libérer. La rage qu'il avait momentanément enfouie au fond de lui afflua en lui, dans ses veines, dans ses muscles. Partout.
Cette fille allait payer.

Il courut, s'élançant avec la rapidité d'un guépard. Le gymnase était immense. Il était en excellente condition physique. Parfaite, même. Idéale. Optimale pour les courses-poursuite. Il avait de longues jambes musclées, elle était fine et de constitution plutôt frêle. Il allait la rattraper. D'ailleurs, il la voyait de plus en plus distinctement.

Ce n'était plus qu'une question de secondes. Encore, encore... Lorsqu'il fut à sa hauteur, il la plaqua violemment au mur le plus proche, face à lui. Tant pis s'il lui faisait mal ; elle n'avait pas l'air si fragile. Et puis, elle s'en remettrait.

Il approcha sa bouche de son oreille, bouillonnant de rage.

Jamais plus, petite chose fragile.

Il n'avait pas crié. Simplement soufflé cela d'un ton grondant qui suffisait amplement. Il n'y avait pas besoin de crier. Tout son corps était tendu. Il était tout de fureur contenue, ses biceps saillaient tant il les contractait pour se retenir de la frapper. De toute manière, au vu de la violence avec laquelle il l'avait plaquée au mur, rien n'aurait servi de la frapper.

Jamais plus, répéta-t-il, cette fois plus fort, la gratifiant d'un regard froid et totalement dénué d'humanité.

Et, saisissant sa mallette, il partit, sans plus se préoccuper de la jeune fille.

Spoiler:

Je cours, le plus vite que je peux, une peur sans nom me serrant le ventre. Pire que quand Lowhell m'a fait expérimenter son pouvoir. Je regrettais un peu d'avoir utiliser mon pouvoir sur ce psychopathe. J'allais payer le prix de mon insolence. Je le sens se rapprocher, j'entends son souffle plus près de moi. Je tente d'accélèrer, mais c'est peine perdue. Il va me rattraper. Je sens des bras puissant me saisir pour me plaquer avec violence sur le mur le plus proche. Je vois trente six chandelles sous le choc. Il m'a fait mal, Ackermann. Je le dévisage, haletante et terrifiée.

Jamais plus, petite chose fragile.

Je ne dis rien, raidie de peur à l'extrême. Je pris pour qu'il ne me frappe pas, et je sens qu'il se retiens beaucoup. J'ai déjà assez mal au dos et à la tête.

Jamais plus, répéta-t-il, cette fois plus fort, me gratifiant d'un regard froid et dénué d'humanité.

Puis il me lâche, récupère sa mallette et va pour partir.

-Je n'en resterais pas là et vous le savez, je lache sans réfléchir.