Est-ce un ronflement que j’entends au loin … ? [Pv David]

J’avais vraiment tout essayé. Malheureusement pour lui, rien ne fonctionnait. J’étais sur le point de le baffer. Au départ, j’avais seulement haussé la voix. Mais rien à faire. Au bout d’un moment je lui avais carrément criée à deux centimètres des oreilles. Même pas un frémissement. Ça me saoulait très sérieusement cette histoire. Le pire dans tout ça, c’est qu’il prenait toute la place. Il y avait une table, au milieu du bunker, dans le salon. Et bien, il était étalé dessus. Très bien. Il était au courant que trois mètres plus loin y avait sa chambre, hein ? Mais ce n’était pas le pire. Il émettait des ronflements très bruyants. Pour que ça me gêne fallait y aller. Enfin bon. Je le prenais par l’épaule et le secouais, et là, comme par miracle, il ouvrit les yeux. Dites-moi que je rêve… Il n’avait rien entendu.

Je me réveillais. J'étais dans le bunker, affalé sur la table. J'étais arrivé il y a environ une heure, fatigué (comme d'habitude), et je m'étais assis, puis je m'étais endormi. A mon réveil, une jeune fille était là. Je supposais que c'était ma colocataire. En tout cas, elle avait l'air furieuse. je baillai, puis je pris la parole :
-Salut. T'es ma coloc' ?

J'avais rêvé que quelqu'un me criait dans les oreilles et me secouait. Enfin, c'était le dernier rêve avant mon réveil, pour être précis. Avant, j'avais rêvé de la salle commune, de ses fauteuils moelleux, etc...
Encore avant, j'avais rêvé d'un restaurant. Dans ce restaurant, j'étais le seul qui ne portait pas de masque. Et mon voisin était un lapin qui parle à l'aide d'un hibou en caoutchouc. Bref, un rêve bizarre. Le pire, c'est que je voulais bouffer une feuille d'arbre et que le serveur, un cheval sans tête, me disait qu'il ne pouvait me servir que des oeufs de grenouille. Bref.

Avant que ma supposée coloc' ne réponde, je rajoutais :
-C'est quoi ton don ? Et ton nom ?

Zut. J'aurai bien voulu me défouler sur quelqu'un, ce coup-ci.

-Non, je suis l'extraterrestre du coin, dis-je avec un demi sourire.

Vu la tête de shooté qu'il avait, je n'aurai as été surprise si il avait acquiesçais et se rendormais aussitôt. L’interrogatoire reprit et je me forçais à répondre tout en me disant qu'il risquait de partir dans le monde des rêves si rien ne le tenait réveillé.

-Aleksandra Karamazov, et j'ai 17 ans et quelques. Et toi ? répondis-je dans le désordre.

Je tirais une chaise pour m'asseoir dessus et posais mes coudes sur la table. Il n'était pas le seul à être fatigué...

-David Mickelanje, alias le flemmard de la vie, dit "Le Mollusque"; j'ai le même âge que toi. Et tu m'as pas dit quel était ton don...
La jeune fille prit place autour de la table, suivant mon exemple. Visiblement, elle était aussi fatiguée que moi...Quoique, me connaissant...
J'essayais de lui faire révéler son don, en commençant par dire le mien :
-Marchand de Sable. Et toi ?
Puis je baillai. Décidément, ma théorie selon laquelle mon don influait sur mon corps me paraissait de plus en plus réaliste. mais bon, ce n'était qu'une théorie.
Je digérai les infos obtenues précédemment. Elle se nommait Aleksandra Karamazov et on avait le même âge. C'était un bon début, mais j'aimais savoir à quel don je pouvais être confronté, ne serait-ce que pour savoir si je devais m'en méfier ou pas... Mais bon, elle avait l'air plutôt sympa, sa mauvaise humeur précédente mise à part.

Le flemmard, hein. Pourquoi ça ne m'étonnait pas ? A première vue, il devait passer son temps à roupiller. Pas très intéressant, son mode de vie. Il ne s'ennuyait jamais ? Quoique, passer sa vie à rêver, voir des choses qu'on ne pourra jamais obtenir... Je secouais la tête en écoutant la suite de la réponse. Marchand de sable. Donc ça voulait dire -si il contrôlait un minimum son don- que d'une simple poignée de secondes, il pouvait m'endormir. Je voulais voir ça... Même si servir de cobaye ne me plaisait guère.

On peut dire qu'il était déterminé. De toute manière, mon don n'était pas si puissant que ça... C'est de quoi il s'emparait qui était dangereux. Je retins un sourire vicieux. Ça me donnait des idées bizarres, de penser. Je posais mes deux coudes sur la table et pris ma tête entre mes mains. Bon, là il commençait à s'impatienter?

-Je peux copier ton don. Copier coller quoi.

C'est bon, il avait sa réponse.

Copier coller ? Intéressant, mais de mon don elle ne pourrait rien tirer mis à part une grande flemme.
Quoique... La question était assez discutable. En effet, si mon don n'était pas influant sur mon caractère, il était possible que ce soit la même chose pour quiconque chercherait à me le copier. Et dans le cas où mon don était capable d'influer sur ma vie, rien ne prouvait qu'il en était autant chez une autre personne.
-Copier/coller... Don de clonage, c'est une formulation plus agréable, non ? Et puis, copier/coller, ça sonne ordinaAAAAAHteur.
J'avais baillé en plein milieu du dernier mot, pile sur le A. Good Game. N'empêche, penser àtout ça était terriblement fatiguant...
Si bien que je commençais à m'endormir face à ma colocataire de bunker. Maisje retins quelques minutes encore mon éveil, pour prononcer ces quelques mots :
-Au fait... Elles sont où les chambres ? Je crois que je vais pas tarder à me rendormir...