Rencontre à la cantoch' [pv Luigi Trento]

Je me réveilla ce matin grâce à ma tendre et douce sonnerie de réveil qui sait très bien imité le cri d’une guenon, ce qui n’est pas si agréable, d’autant plus qu’il est assez tôt. Je sortis donc de mon lit avec un léger baillement et et partit m'habiller avec un t-shirt/pull/jeans. Puis j’alla dans la salle de bain, histoire de ma coiffer un peu et de me laver le visage. Ensuite, je sortis de ce foutu bunker –dont le nom me donne l’impression que je suis retenu dans un camp de concentration- pour me diriger vers la cantine. Et si vous voulez tout savoir ; oui, il fait putain de froid.
Une fois arriver à la cantine, soulagé de ne plus à devoir supporter l’horrible froid extérieur, je me pris de quoi mangé pour le petit-dèj. C’est là que je réalisa que tout les élèves avait apparemment pris le même horaire que tout le monde pour aller manger ce matin. Tss, c’bien ma veine ça. En plus, il n’y avait pas de table où je pourrais être seul. Je décida donc de m’assoir en face de quelqu’un que je connais ne serais-ce qu’un peu. Y’a rien de pire que de manger avec un inconnu : il veut toujours faire connaissance. Je m’asseya donc en face de Luigi Trento et le dévisagea du regard. Point positif : je ne crois pas qu’il soit bavard. En tout cas, quand je l’ai vu la première fois au bunker, il n’as pas tenter de faire la conversation. Parfait. J’vais pouvoir manger en paix. Je me mis donc à manger tranquillement en essayant d’ignorer les conversations ennuyeuse et bruyante des autres.

Je crois qu'un jour, je tuerais Kanda de mes propres mains. Oui, pourtant, j'ai des boules quiès. Et parfois même un casque audio par dessus. Mais à chaque fois, son abruti de réveil... Me réveille. Tous les matins depuis qu'il est dans mon bunker. Et on a pas idée de programmer des bruits aussi infâmes. Normalement, je me levais 5 minutes après lui. Mais vous savez, ces minutes de sommeil qui partent en fumée comme ça, dans le cri d'une guenon ou de je ne sais quel bruit de l'enfer? C'est vraiment... Non, c'est innommable. Et j'ai pas envie de me coucher 5 minutes plus tôt le soir non plus. Ce serait ridicule, non?
Bon, hormis cet énorme défaut, il semble sympa, mon coloc. Mais je songeais sérieusement à négocier avec une des deux filles pour échanger de chambre. Pourquoi serais-je le seul à supporter ça?
Bref. Habillage avec mon costume noir habituel -et mon manteau noir lui aussi-, coup de peigne, et le reste après manger. Il faisait froid dans ce foutu pays. L’Italie me manquais souvent, à ce niveau là... Il faisait constamment au moins 10 à 20 degrés de plus qu'ici, là bas. Italia mia...
J'étais arrivé à la cantine, apparemment pas assez tôt. Déjà autant de monde... Ils devraient un peu plus prendre en compte les places de la cantine pendant l'élaboration de l'emploi du temps des élèves. Elle était souvent complètement bondée. Et... Oh miracle. Une table, avec deux places de libre. Mon manteau trop chaud sur une chaise, et moi sur l'autre. Personne viendrait m'empêcher de m'étaler. Pour une fois!
... Oui, eh bien pendant deux minutes j'ai pu avoir une moitié de table pour moi tout seul.Devinez qui est arrivé en face de moi? Kaaaanda! Bon, mieux valait lui qu'un autre, et je retirais mon manteau de la chaise. J'équissais aussi un petit sourire, qui n'annonçais pas ma bonne humeur. Et attendis qu'il soit bien installé pour lui dire ce que j'avais sur le cœur depuis une demi heure.

-"Je te hais, toi et ton réveil. Va bien, ce matin?"

Ça faisait pas si méchant, en fait. Ça manquait de conviction, et l'accent italien était trop chantant. Arf. Fichu matin où je suis mal réveillé. Tout, tout est de sa faute! J’espérais que mon regard était tout de même plus éloquent que mes mots...

"Je te hais, toi et ton réveil. Va bien, ce matin?"

Je le fusilla du regard. Mon réveil est un ancien modèle, pas ma faute. Et puis tôt ou tard, je m’en débarrasserais. En plus, lui il fait des économies : il a pas à acheter de réveil.
... Argh. Je viens de remarquer. Il a commencé la conversation. Moi qui croyait qu’il n’était pas si bavard, eh bien je me suis fourré le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Il est pas si différent des autres finalement. Mais que devrais-je faire ? Répondre d’un ton sec, froid et tranchant ? Ou ne pas répondre du tout ? Ou alors, je peux aussi répondre d’un ton chaleureux et amica-//STOP//. Dafuk brain ?
Je pris finalement la deuxième option. Juste après l’avoir fusillé du regard, je reporta mon attention à mon petit-déjeuner. S’il croyait que j’allais développer la conversation, c’est lui qui se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Je suis comme ça, pas bavard, solitaire.

Pas la peine de me regarder avec ces yeux là! Bon sang, on dirait un duel entre bâtiments de guerre. Et que l'un tire de ses canons, et que l'autre riposte ensuite. Héhé. Le jeu du regarde comme ça, ça pouvait durer très longtemps avec moi.
Je haussais les épaules en reportant mon attention sur ma tartine au Nutella. La nutella, c'était le bien. Et c'était italien. Pas japonais. Point puéril pour moi, zéro pour Yù.
Au final, je soupirais. Il m'avait mis un blanc, hein... Je me penchais un peu vers lui, mon coude appuyé contre la table et la tête reposant sur ma main. Puis je dis d'un ton un peu moins méchant, mais ô combien plus ironique:

-"Franchement, tu m'déçois. Je pensais que tu te serais un peu plus défendu, je viens de briser l'honneur de ton réveil, tu te rends compte de l'affront?"

Puis je pris une bouchée de ma tartine, avec un petit sourire en coin, et en regardant toujours mon très cher coloc'. En fait, je ne le détestais peut-être pas tant que ça. Mais il y avait des apparences qu'il fallait conserver. Se chamailler avec lui le matin pouvait être assez amusant, et ça réveillait bien -mieux que son infâme alarme-. Et il faut dire que c'était tellement facile, lui qui était japonais pure souche, tellement a cheval sur les principes et traditions... Est ce que l'honneur du réveil matin était importante pour un jap'?

"Franchement, tu m'déçois. Je pensais que tu te serais un peu plus défendu, je viens de briser l'honneur de ton réveil, tu te rends compte de l'affront?"

L’Honneur de mon réveil ? Je crois plutôt que sa sonnerie lui a monté au cerveau. C’est un objet, comment il peut avoir un honneur ? Quoique, mon katana a bien un honneur lui.. Nah. Son honneur revient au mien donc c’est pas ça. Sinon, peut-être que c’est dans la tradition italienne de vénérer son réveil. C’est pas celui qui a été ressusciter 3 jours après son exécution tellement il était doux ? Et depuis ce jour, tout le monde dit « Doux jés-réveil ! » ? Hum.. J’suis pas bien réveiller moi.
Bref, je le regarda bizarrement pendant un moment puis reporta mon attention sur mes tempuras et mon thé, qui, je trouve, est beaucoup mieux que cette affreuse pâte marron qui ressemble à de la diarrhée.

Hum. Encore un blanc. Il est vachement dur à énerver ce matin. Pis sans doute que l'honneur du réveil devait pas compter. Nan, mais disons que d'après le cliché occidental, tout à un certain honneur là bas, et que déshonorer quelqu'un pouvait le forcer soit à se battre, soit à se suicider. Non, je ne souhaitait pas son suicide tout de même... Même si voir un hara-kiri serait quand même un plus dans ma culture générale.
Ignorant son regard courroucé, bizarre, n'attendant plus de réponse, je repris une position plus normale sur ma chaise, et finis ma tartine. Lui, il mangeait des beignets au poisson. Le pauvre. J'sais pas, mais sans sucre le matin, je me demandais comment il faisait. M'bref. Il n'avait pas plus l'air de comprendre que ce matin au réveil que son réveil était un gros problème dans nos vies. Dans la mienne surtout.
Je soupirais un coup et le regardais droit dans les yeux.

"Ce que je veux dire, c'est que... Si jamais ton réveil me refait le coup, tu le reverras plus jamais. Il sera détruit dans d'atroces souffrances. Et si un jour tu en reprends un, c'est toi qui sera détruit dans d'atroces souffrances. Ca te va?"

Réaction?... Bon, sans doute aucune. Mais plus jamais je ne devrais être réveillé en sursaut par une corne de brume enrouée!

Je portai mon thé à ma bouche, quand il dit:

"Ce que je veux dire, c'est que... Si jamais ton réveil me refait le coup, tu le reverras plus jamais. Il sera détruit dans d'atroces souffrances. Et si un jour tu en reprends un, c'est toi qui sera détruit dans d'atroces souffrances. Ca te va?"

...Alors là, c'était la goutte qui faisait déborder le vase en porcelaine de chine. Le fait qu'il insulte mon réveil, je m'en fiche, mais qu'il veuille détruire un de mes biens, c'est inacceptable ! D'autant plus, qu'il me sous-estime complètement. Il crois pouvoir me torturer, me mutiler et me tuer ? Bonne chance, surtout avec ma régénération cellulaire accélérée.
Je n'était pas d'humeur très combative ce matin, ce que je suis la plupart du temps. Mais cette face de Wario a finis par m'énerver. Il commence par faire la conversation, et il me menace ?
Pour commencer, je lui recracha le contenu de ma bouche, mon thé donc, à la figure -niark, bien fait spèce de spaguetti-. Puis :

« Hum, tu peux répeter ? Je crois ne pas avoir bien entendu... », dis-je avec un regard supérieur, remplis de haine.

... Mes vêtements. Plein de thé CRACHÉ. Il pensait qu'il allait s'en sortir comme ça? Oh il avait de la chance que je sois bien élevé. Mon pouvoir utilisé pour faire du mal, il était drôlement efficace. Le japonais rageux prit alors la parole.
« Hum, tu peux répeter ? Je crois ne pas avoir bien entendu... »
Rageux... C'était le mot. Enragé même! Il croyait me faire peur? Bon, bah ouais, il m'angoissait un peu. Mais tant que je ne lui montrais pas, il ne devrait pas être méchant. Avec une expression contrariée, je m'essuyais le visage puis les vêtements, en lui répondant.

"Hmmm? Je pensais pas qu'à cet âge on pouvait être en bonne santé et sourd. En gros, j'ai dit que si tu changeais pas de réveil, il allait se passer quelque chose, et que peut-être que tu irais dormir autre part. Au passage, magnifique imitation du lama. Même le regard, très bien."

Je me levais et entrepris de ranger un peu mon plateau pour aller le déposer. Mon message était clair non? Je n'avais pas grand chose à ajouter. Ah si. Sashimi ou Lamasticot, le surnom?
Bon, et finalement, oui il s'en sortait "comme ça". Je suis non violent. Pis franchement, il me faisait flipper.