[Terminé] Boum ! Quand deux padwées se rencontrent. [Pv Aleksandra]

Je marche dans les couloirs des bâtiments scolaires, à la fin des cours, les mains dans les poches arrières de mon slim, la tête levée en direction du plafond. Je pousse un soupir en rajustant la bretelle droite de mon sac, que j'ai jeté plus tôt à l'arrache sur mon épaule. C'est là que je rentre dans une fille aux cheveux d'un blond/rose nacré. Et son passé qui me rentre dedans à la vitesse de l'éclair. Je vois sa mère mourir, tuée et torturée par la mafia russe, alors que la fille -Aleksandra-, n'a que cinq ans. A cause de son père, qui avait refusé de céder de l'argent. Puis son frère, fut assassiné devant elle. Puis elle grandit, et son père qui choisit de se suicider peu avant qu'elle n'arrive ici. Je m'adosse au mur en titubant, une migraine commençant à forcer le passage de mon esprit, sans même faire attention à elle.
Voir le passé des gens, ces émotions qui les ont tourmentés... Ca donne souvent des mal de crâne horribles. J'ai du mal à respirer. Je tremble. J'ai le coeur qui bat, vite. Trop vite. La cage thoracique qui va exploser. Je passe une main sur mon front avant de balbutier ;
-Dé.. Désolée.
Désolée de t'être rentrée dedans, d'avoir vu ton passé, désolée, désolée, désolée. P'tain...

Choc. Violent. Mais ce n'est pas ça le pire. Le pire, selon moi, c'est cette sensation qu'on plonge une main dans ma tête et qu'on m'y arrache mon passé. Ce passé, que j'avais tout fait pour enterrer. Et essayée d'oublier. Et le seule contact avec cette... fille avait tout fait remonté. Fichu don. car c'était forcément ça; Mais je n'avais pas la force de vérifier. J'étais debout, au milieu du couleur, la tête entre les deux mains. Et une envie de m'enfuir loin. J'entends vaguement un "Désolée". Je n'y réponds pas. Je n'ai tout simplement pas la force, et l'envie. D'abord, il faut que je canalise ces pensées. Elles tapaient comme des folles dans mon crâne. Je sentais la migraine arriver. Il me fallut quelques minutes pour me calmer et pouvoir ouvrir les yeux. La fille était adossée contre un mur, l'air d'être en mauvais état, comme moi.

- Qui es-tu ? murmurais-je.

D'une voix faible, d'un murmure, elle me demande qui je suis. Là, je suis bien en peine de lui répondre. Oui... Qui suis-je ? Cassiopée Andarta. Certes. Mais encore ? Bien que le contact soit rompu, j'ai toujours des bribes de son passé à l'intérieur de mon crane. Et je vois ces images à travers mes paupières closes. J'entends les sons, que même si je plaque mes mains sur mes oreilles, j'entends encore. Et toujours. J'ai fait ressurgir son passé. Alors qu'elle avait du mettre longtemps à l'enterrer. Et je le lui ai arraché. Comme ça. Je le lui ai volé. Sans sa permission. Sans la mienne. Sans aucune volonté propre.
-Je ne voulais pas, je souffle.
J'ai mal. A l'intérieur, je veux dire. J'ai comme l'impression d'être rongée par son passé, par ses émotions. Je prends mon visage entre mes mains, essayant de refouler tout ceci.
Malheureusement pour moi, j'ai...


[P'tain, il gère ton RP, Aleks' !]

Ses excuses ne changeaient rien face à la douleur que je ressentais. Je ne lui en voulais pas vraiment, ma haine allait plutôt à celui qui nous avait octroyé ces fichus dons. C'était du sadisme.

-Ce n'est rien.

J'essayais de convaincre qui, là ? J'étais sur le point de pleurer, je devais être pâle à faire peur et je sous-entendais que j'allais bien ? C'est pas beau le mensonge, Aleks...

-C'est quoi ton nom, demandais-je avec difficulté.

Faire autre chose. Parler d'autre chose. Penser à autre chose. Vivre. Oublier. Des ordres mentaux impossible à exécuter. Ça va aller mieux. Il faut simplement attendre. Hein, ça ira mieux, ça passera ? N'est-ce pas ?

Je ne veux pas être l'ombre de moi-même.


[Le tien aussi °_°]

Elle me dit que ce n'est rien. Pourtant, les sanglots transparaissent dans sa voix, et des larmes perlent à ses yeux. Elle ouvre lentement la bouche, me questionnant avec difficultés.

-Cassiopée, je réponds sur le même ton.

Cassiopée. La voleuse de passé. Voila qui m'irait bien. Je passe une dernière fois une main sur mon visage, tentant vainement d'imaginer que ceci est une rencontre normale, qu'elle n'a pas été poussé par mon 'don'.

-Et le tien ? je lui demande.

Simple formalité ? Je le sais déjà, après tout. Mais tant pis. Je le lui demande. Peut-être au moins croira-t-elle que cela, je ne le lui arrache pas. C'est faux. Je ne me contrôle pas. Je ne le contrôle pas.

Jolie nom. Dommage qu'il soit de pair avec la souffrance, maintenant. A sa question, je me mords les lèvres imperceptiblement. Elle devait le connaitre, non ? Ou alors, c'était pour enchainer, dire quelque chose, ne pas laisser de blanc s'installer. Ça changerait quelque chose ?

- Aleksandra.

Je me redressais. Une position recroquevillée ne ferait que m’oppresser encore plus.

- Oublie ce qui vient de se passer... D'accord ? C'est juste... Une bousculade.

On pouvait sentir dans ma voix que j'aimerai que ce soit ça. "Juste". Je me forçais à faire un petit sourire et à sécher mes larmes.

Aleksandra se redresse, m'intimant d'oublier, que ce n'était qu'une bousculade. Si seulement ! Elle se force à sourire. Comment ? Comment se forcer à sourire ? Après ça ? J'ai envie de le lui hurler. Alors qu'elle doit le savoir.
Je m'imagine à sa place. J'aurai eu trop mal. Je ne serai plus que l'ombre de moi même. Plus qu'un cocon creux, qui se délesterait peu à peu de toutes choses inutiles, pour finir par... Tais-toi, Cass', tu n'es pas à sa place, je m'ordonne mentalement.
-Juste..., je répète d'un ton doux.
Juste ça. Bien sur. En plus, elle doit me prendre pour une attardée. J'aurai tout gagné, à la bousculer. Vraiment.

Arrête. S'il te plait. Change de sujet. Ne remets pas ça sur le tapis. Ça fait assez mal comme ça. Tu es intelligente comme fille, non ? Alors comprends que je ne veuille pas reparler de ça. Tu vois, ma vie, mon passé. Tu me l'as volé. Ce n’était pas de ta faute, bien sûr, mais quand même. Plus j'y pense et plus j'ai envie de pleurer. Et plus j'en veux... Au monde. A nos dons. Pensées rebelles qui ne serviront à rien, vu que je finirai ma vie ici. Les larmes revinrent. D'un seul coup.

- Pardon...

Un cri du désespoir. Je m'enfuis en courant. Je suis incapable de supporter ton regard si triste. Les larmes coulent sur mes joues. Pourquoi suis-je faible ? Je ne me connaissais pas comme ça...

"Pourquoi moi..."

Son regard m'implore. Putain, je suis vraiment idiote. Les larmes pèrlent à nouveau à ses yeux, alors qu'elle souffle qu'elle est désolée. A la suite de quoi elle part en courant. Je me laisse tomber le long d'un mur, ramenant mes jambes contre ma poitrine, croisant mes bras sur mes genoux afin d'y enfouir mon visage.

-C'est moi qui suis désolée, je murmure.

Je m'en veux. Et pourtant, ni sa colère ni sa tristesse n'avaient l'air d'être dirigées envers moi. Raison de plus pour m'en vouloir. Je ferme les yeux, mes larmes versées se mêlant aux siennes, bien qu'une distance nous sépare, bien que nos raisons ne soient pas les mêmes.


[Fini]