Bunker mixte, c'est la classe Chérie. [Cass] {Terminé!}

Aaron entra dans le Bunker, et balança aussitôt sa veste sur le canapé, avant de se diriger vers sa chambre d'un pas nonchalant. Les jours de cours étaient ennuyeux, et ça l'épuisait. A mort. Il se jeta sur son lit, les bras croisés derrière sa tête, regardant le plafond. Il roula sur lui même, et tendit le bras, afin d'atteindre la chaine hifi sur sa table de chevet. Il appuya sur le bouton "ON/OFF" et s'étira lorsque les premières notes de Smells Like Teen Spirit, tirée de l'album NERVERMIND de Nirvana retentirent dans la pièce.Il se releva d'un bond, se déhanchant sur son lit, au rythme de la musique se déversant dans ses tympans.

Hello, hello, hello, how low, brailla-t-il au moment du refrain.


Aaron se figea net lorsque sa porte s'ouvrit à la volée, sur le visage d'une jeune fille. L'air en colère. Il afficha un sourire énorme, et tout ce qu'il y a de plus faussement désolé.

C'est pour quoi ? demanda-t-il finalement.

Raaah ! Journée pourrie ! Je détestais de plus en plus cet endroit. Les gens y étaient débiles. D'accord, moi aussi, mais le problème n'était pas là. Ok, Mina était sympa. On avait bien rigolé dans le tunnel, mais ensuite ? Je ne connaissais pas grand-monde d'autre, à part Heaven, dont l'état était inquiétant, au passage, Clémentine et les deux tarées qui s'embrassaient pour dire n'être pas soeurs.
Presque personne, quoi. J'ouvris la porte du bunker, et me jetais sur le canapé avec un soupir d'exaspération. Je remarquais alors la veste en cuir qui y trônait. Qui avait eu l'idée de foutre ça là ? Sérieusement ? Je l'attrapais du bout des doigts, au moment où une musique se fit entendre dans le bunker. Un imbécile, un ! Le son montait de plus en plus fort, et une voix se mêla à celle du chanteur. Indéniablement masculine, la voix. La veste en cuir l'étant aussi, ça devait venir de l'autre grand débile. Aaron, quoi. Je frappais avec virulence à la porte de sa chambre. Sans réponse. Je finis par donner un coup de pied dedans afin de l'ouvrir.

-C'est pour quoi ? demanda-t-il avec un sourire complètement faux.

-T'es couillon ou t'es couillon ? hurlais-je en entrant. T'as que ça à foutre, de chanter, si on peut dire ça, comme un malade ?

Je lui jetais un regard assassin, avant de lui balancer sa veste au visage.

-Je suppose que c'est à toi.

Aaron regarda la fille comme si elle avait une deuxième tête qui poussait.

A choisir je suis couillon. Et ouais, je que ça à foutre.

Lui, rentrer dans son jeu? Jamais.

Tout comme toi t'as que ça à foutre de venir crier dans ma piaule. Même si je t'avouerai que les cris sont habituellement mon rayon, là tu me désespères, gamine.

A peine eut-il dit ça que sa veste en cuir atterrissait sur son visage. Il la ramassa, avec le même sourire.

Quelle gentille attention.

Elle n'avait pas l'air commode. Et il ne savait absolument pas qui elle était, bien que son visage lui disait quelque chose.

Tu serais pas une de mes ex ?

Devant le visage plus qu'agacé de la jeune fille, Aaron rectifia ;

Je disais ça pour rigoler, calme toi. Quoique.

Ferme ta gueule. C'est toi ce que je voulais lui répondre. Il ne me laissait pas en placer une. D'où j'étais une de ses ex ? D'où ?

-Prends pas trop tes rêves pour des réalités, Ducon, crachais-je.

Légèrement agressive ? A peine. Je plaçais mes mains de part et d'autre de ses épaules, et le poussais aussi violemment que possible en arrière.

-Comme toi, ton humour est pourri. Je ne vois même pas pourquoi ça m'étonne.

J'eus un soupir.

-Cassiopée, lachais-je. T'as intérêt à t'en souvenir, même pas je répèterai. Compris ?

Les gens comme ça m'énervaient au plus haut point. Aucune notion de vie, sérieux.

Aaron leva les yeux au ciel, en haussant les sourcils. Oui, sont corps était multitâches, problème? Elle le poussa. Il recula d'un pas. Ouah, violente cette fille.

Tu sais que quand tu fais un mouvement brusque ta poitrine bouge?

Il sourit, candide. Ce genre de remarques débiles le qualifiaient entièrement.

Cassiopée, répéta-t-il pensivement. Tiens, ça me fait penser aux trucs des yeux, là. Tu sais, quand ils collent.

Il la faisait tourner en bourrique, et il adorait ça.

Je dois bien t'avouer que je me demande ce que tu fous encore là. Tu m'as rendu ma veste, c'est bon, non? Ou tu attends autre chose? Vu la tête que tu tires, oui, tu attends. Y'a un sérieux problème chez toi, Chérie.

Stop. Stop. Arrêt sur image. Ce mec était complètement con ! Mais...

-Ah ouais ? C'est cool écoute. Je le sais depuis que je suis une gamine, mon chou.

Il voulait jouer sur les surnoms pourris ? Je pouvais le faire aussi.

-Mais oui mon sucre d'orge, lançais-je d'une voix mielleuse, bien sur que j'attends quelque chose.

Voyez, rayon surnoms j'en ai un paquet.

-Dis moi, mon lapin, continuais-je, qu'est ce que tu attends pour baisser ta musique, mmh ?

Je croisais les bras, et le fixais, attendant qu'il baisse, ou éteigne sa musique.

Elle aussi, se mettait aux surnoms pourris? Ah, mais elle allait voir!

Voyons, ma poupée en sucre caramélisée, je ne te dérange pas quand tu écoutes ta musique d'adolescente en chaleur, je me trompe?

Il était le plus fort. Personne ne rivalisait. Il disait bien, personne.

Alors maintenant, il faut décider de ce que tu vas faire, tu peux pas rester éternellement ici. Ok, ma choupinette au chocolat? Tu ne veux pas non-plus que je te porte jusque dans ta chambre? Même si je t'avoue que t'y accompagner ne me dérangerait pas, mais tant qu'on est dans la mienne, si on pouvait y rester au lieu de bouger, ça serait pas mal. Tu trouves pas?

Il se pencha vers elle et l'embrassa, avant de se reculer d'un air faussement timide. Lorsque son regard croisa celui de Cassiopée, il sut qu'il avait fait une erreur. Surement la plus grosse de sa courte vie.

Avoue t'as aimé.

Vas-y, Aaron. Continue à t'enfoncer, tu peux même commencer à creuser, vu où tu en es.

Je réfléchissais à un réplique bien cinglante à lui envoyer au visage dès qu'il aurait fini sa tirade, mais ce que je n'avais pas prévu, à coup sur, était qu'il m'embrasse. Je décroisais les bras afin de le repousser, mais la pression de ses lèvres contre les miennes m'en dissuada. Ouais. Vous avez bien compris, Cassiopée ne bougeait pas. Du tout. Je restais là, interdite, à me dire de réagir, mais non, je ne faisais rien. Jusqu'à ce qu'il se recule.

-Avoue t'as aimé, lança-t-il.

Un éclair de rage pure dansa un instant dans mes yeux, avant que je ne lui réponde ;

-Tu fais beaucoup de suppositions, Aaron, répondis-je d'un ton aussi neutre que possible.

L'envie de le tuer me semblait bien tentante. Mais il n'y avait pas lui qui savait jouer. Je fis un pas en avant, avant de passer mes bras autour de son cou et de poser à nouveau mes lèvres contre les siennes. Je reculais, l'air vainqueur, et crachais ;

-Ne joue pas à ça avec moi, gamin. La prochaine fois, ce qui te sert de couilles en prendront un coup.

Un fin sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme.

Dis moi, Chérie, pourquoi tu es rouge ? susurra-t-il en s'approchant d'une démarche agile.

Elle ne le quittait pas des yeux, et semblait être énervée, et gênée. Surtout, gênée. Il entoura la taille de Cassiopée de son bras, et l'attira vers lui.

On dirait que ça t'excite, lança-t-il, amusé.

Elle fronça les sourcils, claquant sa langue contre son palais en créant un bruit sec. Il éclata d'un rire sonore, et la lâcha, avant de se diriger vers la chaine pour couper la musique. Aaron posa un doigt sur les lèvres de la jeune fille, l'observant avec amusement. Lorsqu'il ouvrit lentement la bouche, comme pour lui faire part d'une remarque réfléchie, il lâcha ;

T'as les seins encore plus gros, vus d'ici.

Sa main. Autour de ma taille. Il fait quoi ? Qu'est ce que SA main fout sur MA taille ? C'est quoi son délire ? Aaron, retire ta main de là. IMMÉDIATEMENT. Arrête de parler, tu me les brises. Ferme ta gueule. Ta bouche. Il me lâche, après une vanne, qui, à ce qu'on dirait, aurait pu être chiée, avant d'aller éteindre la musique. C'est bien. Gentil garçon. Maintenant, Cass, tu te retournes, tu ouvres la porte, et tu sors. TU SORS. Tu t'enfermes dans ta chambre, à double, à triple tour, et tu ne revois plus jamais ce pervers de ta vie. A part qu'il est dans TON bunker. Vie. De. Merde. Ah bah non. Même pas le temps de réagir. Pourquoi je ne bouge paaaas ?! Il pose son doigt sur mes lèvres. Envie de le mordre, très fort.
...
Il serait capable d’interpréter ça bizarrement.

-T'as les seins encore plus gros, vus d'ici.

Toujours rien à dire. ENLÈVE TON DOIGT DE MA BOUCHE. Je finis par le prendre, et le tirer sur le côté afin de pouvoir parler tranquillement. Si on oublie que je m'y suis reprise à deux fois pour une phrase compréhensible. A peu près.

-T'as que ça à foutre, de regarder mes seins ? T'es grave comme mec. T'es à ce point en manque, ou je rêve ? Tu veux pas NON PLUS qu'on aille faire du saut en parachute ?

Devant son silence, je poursuivis, presque en hurlant ;

-Et si tu comptes me laisser le choix dans la date, tu rêves, compris ? Retourne encoller les murs ! Tu sais quoi ? J'ai horreur des caleçons. Je suis sure que tu n'as même pas de rebords à tes épaulettes ! Va couper les nouilles au sécateur, on en reparlera après. T'as déjà assisté à une messe folle ? Ils font des mots fléchés, et l'abbé confesse l'épicier. Dans les bois, il court il court, le furet, après une barrette de shit.

Moi, user et abuser des contrepèteries ? Ja. Mais.

Spoiler:

Aaron regarda la jeune fille, surprit. Elle avait de la répartie, dans son rayon. Et n'était pas des plus gentilles. Il se souvint avec amusement qu'il était sensé se prendre un coup dans le bas-ventre, ce que Cassiopée avait l'air d'avoir oublié.

Je savais que tu aimes avoir le choix dans la date, susurra-t-il à son oreille.

Il se pencha sur le visage de son interlocutrice, un fin sourire au bord des lèvres, avant de les poser contre sa joue, et de jouer avec sa propre langue sur la peau de la jeune fille.

En plus tu apprécies de te faire lécher, encore plus pendant la messe, petite cochonne.

Ah, il s'amusait follement. Il posa sa main dans le creux du cou de Cassiopée, et essuya sa joue de son pouce, ce même sourire éternel aux lèvres.

[Désolée, mille fois désolée du retard. ><]


Pourquoi je ne bougeais pas ? Alors que ses lèvres étaient tout contre ma joue ? Et que sa langue y était aussi ? Oh mon Dieu, mais... Je n'entendis même pas ce qu'il me disait. Je sentais qu'il essuyait mon visage avec son pouce. Je levais les yeux vers lui.
Stop.
Quelqu'un peut il m'expliquer pourquoi je sentais que ma figure me brûlait ? Je portais avec hésitations mes doigts sur ma joue. Qu'est ce que je faisais ?
-T'es vraiment un débile, Boyen.
Je n'avais que ça à dire. Mais la débile, c'était moi. Je comprenais enfin. La chaleur dans mes joues, les palpitations de mon coeur... Autant de preuves irréfutables. Je m'éloignais d'un pas. Un deuxième, un troisième, avant de me cogner contre le bureau. Je fis volte-face, et dénichais un stylo. J'arrachais une feuille de son agenda, et y griffonnais quelques mots, avant de le jeter dans un tiroir.
-Salut, lâchais-je en maitrisant les tremblements de ma voix. Adieu, j'espère.
J'ouvris la porte, et sortis en la claquant.
Je me laissais tomber le long du mur. Un sanglot me remua.
-Sale débile, murmurais-je.
Oui, ces mots m'étaient adressés.
-Vraiment trop conne.

Aaron eut un sourire en la voyant se dégager, et s'éclater dans le bureau.

Pas trop mal au c.., commença-t-il, mais elle l'interrompit;

Salut, lâcha-t-elle. Adieu, j'espère.

Quelqu'un pouvait-il lui expliquer? Oh, et en fait il s'en foutait royalement. Le jeune homme attendit qu'elle disparaisse de sa chambre, et ouvrit le tiroir du bureau, regardant le bout de papier qu'elle y avait glissé.
'T'es vraiment con comme mec. On se voit demain à la plaine.'
D'accord. Et comment saurait-il l'heure, hein? Elle ne devait franchement pas réfléchir beaucoup, la Cassiopée. Et, pourquoi demandait-elle à le revoir? Il n'en savait rien. Et ne saurait qu'en y allant.

Fait chier.

La petite était plus intelligente qu'il ne le pensait. Il allait donc la revoir le lendemain, sans savoir à quoi s'attendre..