|Terminé| T'es timide ? [Pv Clémence]

C'est fou comme on peut s'ennuyer. Plus on essaie de trouver une activitée pouvant nous sortir de cet ennui et puis on se lasse. Dehors il fait gris - c'est tellement habituel que je ne m'en étonne même plus- et plutôt frisqué - ça aussi ce n'est plus une surorise. Et puis tout semblait si vide...La plupart des peronnes devaient être dans leurs bunkers respectifs - à réviser peut-être. Brr...- Je ne connaissais que de vue mes camarades qui domaient au même endroit que moi et nous nous étions à peine croisé - comment ça j'espionne les gens ? Hé, c'est eux qui viennent à moi-. Enfin. Une des bonnes nouvelles de la journée était que je n'avais pas fait de rencontres spéciales Je n'étais contre rencontrer des nouvelles personnes, loin de là. Mais j'aimais pas tellement manqer de crever de froid au milieu du blizard ou avoir un flash-back douloureux avec une presque inconnue. Une fois ça suffisait, merci bien.

Oh mais tiens, une nouvelle tête. Enfin pas si nouvelle que ça, c'était une fille que j'avais remarqué pendant la réunion foireuse de la dernière fois, parce qu'elle s'était mise à part. Sans réfléchir, je m'approchais d'elle et lui disais -dans ma franchise habituelle- :

- T'es plutôt timide comme fille toi, nan ?

J'avais l'impression de l'avoir foudroyé. je me retenais de lui rire au nez, ça pourrait la refroidir.

Aujourd'hui, je n'avais pas grand chose à faire, il faut dire qu'il faisait froid dehors et puis de toute façon je n'avais pas très envie de me promener. On aurait pu se demander pourquoi je ne lisais pas, mais pour la simple et bonne raison que j'avais déjà lu tous mes livres et que la bibliothèque était fermée pour cause d'inventaire. J'avais bien proposé à la bibliothécaire de l'aider, et de pouvoir feuilleter un ou deux livres au passage, mais elle n'avait pas voulut m'embêter et occuper mon jour libre. Libre oui mais je n'avais pas grand chose à faire.

Je n'avais croisé personne que je connaissait encore aujourd'hui et pour cause, je ne connaissais pas grand monde. J'étais en train de marcher dans le couloir, ou plutôt je trainassait, je ne savais pas vraiment où aller ni quoi faire quand une fille me surpris par derrière et m'aborda sans même prendre le temps de me dire bonjour.

- T'es plutôt timide comme fille toi, nan ?

Sur le coup, elle me surpris et je restais à la regarder bizarrement quelques minutes. Puis me rendant compte que je devais être un peu ridicule, je me ressaisissait et essayer de réfléchir un peu. La connaissais-je ? Non, je ne pensais p... Ah mais si, c'était Aleksandra que j'avais rencontré, je ne savais plus trop où d'ailleurs, mais je l'avais déjà croisée plusieurs fois dans l'école. Elle me trouvait timide, et elle avait bien raison. Je n'était pas trop du gens à aborder comme ça les gens à moins de ne très bien les connaitre.

Euh oui, on peux dire que je ne suis pas trop du genre à aborder les gens, comme ça...

Puis pour lui montrer que bien que timide, je n’étais pas totalement coincée, je reprenais la parole, en même temps pour vérifier que je me souvenais bien d'elle.

... Aleksandra c'est bien ça ?

Yep, j'avais eu juste. Enfin, ce n'était qu'une excuse pour discuter avec elle, mais je remerciais mon cerveau d'avoir retenu cette information. Oui, je parlais bien à mon cerveau, un problème ? Je cachais bien ma folie, je sais. Mais nous n’étions pas tous un peu traumatisé ? Tout le monde peut-être pas, mais c’est pas le monde des bisounours. Il doit y avoir quelques personnes avec un passé horrible que le mien, non ? Sérieusement… J’étais pitoyable.

- Exact. Par contre, je ne me rappelle pas de ton nom.

J’ai le don de mettre les gens à l’aise, je sais. Je posais tout mon poids sur un pied et attendais sa réponse. La journée prenait plutôt une tournure intéressante. Enfin, j'avais trouvé quelqu'un avec qui causé. Mon ennui partirait au moins une dizaine de minutes.

Lorsque je lui parlais, je n'arrivait pas vraiment à lire et surtout comprendre l'expression de son visage. Elle paraissait calme mais ni joyeuse ni triste, étrange et assez déstabilisant. Alors une fille déstabilisée à la base qu'on déstabilise encore plus, ça donne quoi ? Et bien ça me donne moi.

- Exact. Par contre, je ne me rappelle pas de ton nom.

J'avais donc raison, c'était donc bien elle que j'avais du croiser à l réunion de rentre, et j'avais peut-être même bien mangé une fois avec elle à la cantine. Mais elle, bien que se souvenant de mon visage ne se rappelait plus mon prénom.

-C'est Clémentine. lui dis-je en faisant un petit sourire.

J'espérais que montrer un peu de bonne humeur lui ferais changer de visage parce que parler à une personne comme elle m'était encore plus difficile qu'à une autre.

-Que faisais-tu ?

Cette question était sortie toute seule, relevant un peu de la curiosité, mais aussi c'était a peu près la seule question que l'on pouvait poser lorsque l'on croisait quelqu'un dans un couloir.

J'avais un bouton sur la figure ou quoi ? Ou de la salade coincée dans les dents ? Hum, sans doute pas. Je n’avais pas mangé de puis 2 jours -il fallait avouer que cette nourriture coupait vite l’appétit.- Enfin bon, je devais avoir un truc qui clochait. Je me regardais rapidement mon reflet dans la vitre… non, en fait c’était la dénommée Clémence- jolie prénom, je devais avouer. Même si ça me faisait penser à... Non non, oublie ça et concentre-toi un peu !- qui avait un soucis.

- Si ne rien faire est une occupation, et bien tu as ta réponse.

Claire, net et préc… En fait non, c’était aucuns des trois.

- Et toi, qu'est-ce que tu fous adossée contre un mur ?

Elle devait trouver que je le regardais binairement et commençait à se poser des question sur le fait de savoir si sa tête était normal car elle en vint même à se regarder dans une vitre si elle avait quelque chose de particulier. J'avais une de ces façons de fixer les gens aussi...

- Si ne rien faire est une occupation, et bien tu as ta réponse.

Ça c'était clair au moins, tout comme moi, elle ne faisait rien. D'ailleurs, elle me renvoya la question...

- Et toi, qu'est-ce que tu fous adossée contre un mur ?

... et je n'avais pas non plus grand chose à lui répondre.

-Absolument rien, on peut dire plus précisément que je m'ennuie.

Soudain, un grand courant d'air passa dans le couloir, surement une fenêtre qui avait dû rester ouverte et une autre qu'on ouvrait d'un autre côté. En tout cas, moi qui ne tenais pas les feuilles de cours que j'avais sous le bras, elles s'envolèrent et s'éparpillèrent partour à quelques mètres à la ronde.

- Mince, mes feuilles !

Je me baissais donc et commençais à les ramasser.

Sa réponse était prévisible, j'avais posé la question seulement pour qu'un blanc ne s'installe pas. J'étais pas tellement du genre à avoir pleins d'idées pour faire la conversation. Elle non plus il fallait croire. Il y eut une dizaine de secondes de silence, puis ça commença à devenir gênant...

... Un brusque coup de vent. J'allais commencer à râler à cause des cheveux qui venaient de me fouetter le visage quand je reçus une feuille dans la figure. A première vue, c'était des cours qui appartenaient à Clémence. Elle avait une écriture assez grosse, mais la forme de ses lettres étaient jolies. Je me baissais pour ramasser les copies au sol et jetais un dernier regard dessus avant de les rendre à leur propriétaire.

-Quelles matières ? m'enquis-je.

Merci, le courant d'air...

Je ramassais mes fiche pour ne pas qu'elles s'envolent plus loin et prenait garde à bien les tenir pour ne pas qu'elles s'envolent de nouveau. Je vis Aleksandra qui elle aussi se baissait pour m'aider à les ramasser par terre. Je serrais un peu les dents quand elle commençât à les lire en attendant une remarque désobligeante, qui ne vient pas. Car il fallait dire que mon écriture était assez critique, comme je n'avais appris à écrire que vers 8/9 ans, mon écriture était encore assez grosse, une écriture d'enfant. Qu'Aleksandra ne me fit pas de remarque me rassura, je n'aurais pas vraiment dû quoi lui répondre. Lorsque nous eûmes enfin ramassés toutes les feuilles, elles me les rendit en demandant.

-Quelles matières ?

Je regardais mes feuilles, enfin leur jetais en rapide coup d’œil car je ne savais plus exactement ce que j'avais là. Ah oui, mes feuilles de rattrapage de Math, je les avais car je comptais aller m'installais quelque part pour réviser un peu.

-Oh, mes fiches de rattrapage de Math. Tu es forte en Math toi ?

Là, je voyais bien qu'elle faisait un blocage. Maths, maths, maths et encore maths. Et elle était nulle, en plus. Ce n'était pas dans le sens péjoratif, seulement, elle avait dit qu'elle allait en soutien. Et là elle me posa une question. Si moi, j'étais forte en cette matière. J'étais plutôt bonne, mais ce n'était pas excellent non plus. Le genre d'élève que les profs aimaient bien. J'avais plutôt intérêt à ce qu'ils m'apprécient vu les conn*ries que je pouvais faire pendant leurs cours...

- Oui, plutôt. Mais je dois avouer que ma matière préférée est l'histoire...

Et bien oui. Je n'aimais pas tellement l'anglais - les enseignants prenaient un malin plaisir à me faire passer pour une ignorante. Ce n'était pas ma langue natale, et j'avais du apprendre totalement les bases. Alors que dans cet établissement c'était du haut niveau.

- Et toi ?

Oui, j'ai de l'auto critique, je sais que je suis nulle en math et je n'ai pas honte de le dire. Je prends des cours de rattrapage et j'essaye rattraper le niveau des autres, courage à moi ! Puis le dire pouvait être plus bénéfique qu'autre chose pour moi, si un jour j'avais besoin d'un coup de main, je pourrais peut-être compter sur quelqu'un qui se débrouillait mieux.

- Oui, plutôt. Mais je dois avouer que ma matière préférée est l'histoire...

L'histoire, comme moi ! J'étais véritablement passionnée par tout ce qui concernait l'histoire, c'était d'ailleurs une des nombreuses choses qu’apportaient les livres. Comme je lisais beaucoup, j'avais souvent eu l'occasion de lire des ouvrages relatant des parties de l'histoire. Parfois sous forme de science-fiction ou d'une autre façon mais toujours très intéressants !

- Et toi ?

Ayant anticipé la question qu'elle allait me poser ensuite, je lui répondais immédiatement avec un grand sourire aux lèvres :

-Moi aussi je suis passionnée d'histoire ! D'ailleurs, si tu veux que je te conseille des livres, n'hésite pas !

- ... Tu sais, malgré les cours intensifs d'anglais... Je n'ai pas encore un très bon niveau pour la lecture, dis-je en hésitant.

Après tout, cette situation, c'était de ma faute. Si j'avais plus bossé, je n'en serais pas là. Mais sur coup, j'avais l'impression de passer pour une ingrate.

- Mais c'est très sympa de me le proposer, dis-je pour me rattraper.

Bon bon bon... Je commençais à avoir des crampes à force de rester immobile.

- Bon, je te laisse. On la revoyure !

Je lui fis un petit signe puis partais.

-- ... Tu sais, malgré les cours intensifs d'anglais... Je n'ai pas encore un très bon niveau pour la lecture

Ah, je vois... Peut-être l'avait-ce un peu gênée que je commence à lui parler avec tant d’entrain alors qu'elle n'avait pas la chance de pouvoir lire autant et aussi vite que ce que moi je le pouvais.

- Mais c'est très sympa de me le proposer

Lorsqu'elle ajoutais cela, j'avais l'impression que c'était un peu pour s’excuser, je comprenais alors que la conversation était un peu en train de prendre une mauvaise tournure, nous n'avions plus de sujet de conversation et à ce moment, Aleks me dit comme pour confirmer ce que je pensais :

- Bon, je te laisse. On la revoyure !

Et sur ce elle partit en me faisant un petit signe de la main.

-Ah d’accord, a une prochaine fois !

Et je repartais moi aussi de mon côté continuant à marcher lentement dans le couloir, en pensant à un peu tout et rien comme je le faisais avant de croiser Aleksandra.