Nouvelle vie. [Jess & Mina] //TERMINE//

J’émergeais lentement de mon sommeil semi-comateux. J'essayais d'abord d'ouvrir les yeux, mais je me résignai car la lumière qui réussissait à passer les rideaux épais était trop forte. Ayant l'impression d’étouffer, je pris une grande inspiration. Je gémis lorsque mes poumons s'enflammèrent, et les souvenirs remontèrent petit à petit à la surface de mon cerveau embrumé.
Angelica... Lorsque je l'avais serrés dans mes bras. Elle était... morte. Les larmes coulèrent de mes yeux clos. Puis, mes parents, une semaines plus tard, qui avaient décidé de ma mettre en pension. J'étais tombé dans une grosse déprime, et j'avais tenté de me suicider. Sans ma soeur jumelle, je n'étais rien. J'avais perdu une partie de moi, lorsqu'elle était morte, apparemment à cause de moi. Mais comment ? Comment avais-je fais ca ? J'entendais mes sanglots se répercuter dans la pièce malgré moi. Je me décidais enfin à ouvrir les yeux, mais je ne distinguais rien pour le moment. Je clignais frénétiquement des paupières pour chasser les larmes qui brouillaient ma vision et détaillais la pièce où j'étais. Auparavant, j'étais dans l'océan, et là, je me retrouvais dans ne grande pièce blanche. Il y avait une table de chevet sur laquelle était posée un verre et une bouteille. Je me rendis compte de la brûlure de ma gorge et me servis un verre d'eau.
J'entendis du bruit. Quelqu'un venait d'entrer, deux personne je crois.
Je détaillais la pièce et cela tilta dans mon cerveau.
J'étais dans une infirmerie.

Chuintement. Éclair de fourrure brune. Mina suivit le signal animal qui lui retransmettait son esprit. Pourquoi? Elle n'en avait aucune idée. Elle n'avait rien de spécial à faire, et elle venait de rencontrer ce lapin, qui s'était presque immédiatement mis à courir, lui intimant mentalement de le suivre.
Elle s'était exécutée. Peu à peu, il l'avait fait rentrer dans les bâtiments, gambadant de plus en plus vite. Jusqu'à arriver devant l'infirmerie. Ah. Elle comprenait mieux. La plupart des animaux étaient infiniment sensibles ; dotés d'une capacité d'empathie à toute épreuve. Ce lapin ne faisait pas exception.

Alors quelqu'un va très mal ici? demanda-t-elle gentiment à la petite créature.

Le lapin hocha la tête mentalement et grogna doucement devant la porte de l'infirmerie. Qu'était-elle censée faire, maintenant? Entrer? Hum.
Elle poussa la porte, qui s'ouvrit dans un grincement. Le lapin avait raison, une jeune fille était là, un air de totale incompréhension plaqué sur le visage. Peut-être était-elle nouvelle? Maintenant qu'elle était là, autant engager la conversation. Et puis, elle était très certainement perdue, sa mine l'indiquait.

Salut, fit Mina avec douceur. Je suppose que tu es nouvelle?

Elle avait toujours des difficultés à engager une conversation ; tels étaient, entre autres, les vestiges de sa timidité passée.

(Au fait, il faut que tu mettes que le RP est avec moi, sinon les autres vont croire que c'est un RP libre, et ils vont poster :3)

Spoiler:

[Ok o/]

Une jeune fille entra et me salua gentiment.

Salut. Je suppose que tu es nouvelle ?

J'hochais la tête.

Bonjour.. Oui, et je ne sais absolument pas ce que je fais là. Il y a pas longtemps je me noyais dans l'océan et là, je me retrouve ici... Tu pourrais m'expliquer s'il te plaît ?

J'étais tout d même assez inquiète, j'étais je ne sais où, avec je ne sais qui, c'était assez terrifiant. Je sentais de la suer qui coulait le long de mon dos, j'étais crispée et tendue, la pièce blanche ne me rassurais pas. Je me demandais ce que je faisais ici, car lorsque tu viens de fuir de chez toi et que tu te retrouve dans une infirmerie, tu te pose des question.

(Tu fais "Editer" sur le premier post pour changer le titre! =3)

Bonjour.. Oui, et je ne sais absolument pas ce que je fais là. Il y a pas longtemps je me noyais dans l'océan et là, je me retrouve ici... Tu pourrais m'expliquer s'il te plaît ?

Hum. Les suppositions de Mina se révélaient donc exactes. Elle était nouvelle. Et... et il fallait tout lui expliquer. Bon. Autant être directe. Mina ne savait pas quel était son Don. Le savait-elle elle-même?

Déjà. Comment t'appelles-tu? Je suis Mina.

Petite pause, le temps qu'elle assimile.

Tu dois avoir manifesté un quelconque talent il y a peu, non? Par talent, j'entends, capacités sortant de l'ordinaire.

Elle espérait que la jeune fille n'allait pas être déboussolée plus qu'elle ne l'était déjà.

[Haaa mince, j'ai mis dans description o/]

Déjà. Comment t'appelles-tu? Je suis Mina. Tu dois avoir manifesté un quelconque talent il y a peu, non? Par talent, j'entends, capacités sortant de l'ordinaire.

J'haussais un sourcil.

Hum... Il y a deux jours, j'ai tué ma soeur, et je ne sais pas encore comment, en la serrant dans mes bras, ca compte ?

Une larme roula sur ma joue, mais je l'essuyais aussitôt. J'essayais d'avoir l'air de m'en ficher, mais ca me touchais profondément.
Je me levais et marchais distraitement dans la pièce car mes jambes étaient engourdies.

On est où, en fait ?

Je me rassurais en me disant que Mina avait l'air gentille, mais je n'y arrivais pas en pensant que je ne savais pas où j'étais.

Hum... Il y a deux jours, j'ai tué ma soeur, et je ne sais pas encore comment, en la serrant dans mes bras, ca compte ? On est où là?
Super. Super, vraiment. Elle était censée faire quoi, là? Elle compatissait. A fond. Mais le dire ne ramènerait pas sa soeur. Que faire? Mina se dandina d'un pied sur l'autre ; gênée. Empathique. D'autant plus qu'elle aussi aurait dû avoir une jumelle. Michaela... Des non-souvenirs la hantaient. Elle ne l'avait jamais vu. Pourquoi s'émouvait-elle si facilement, alors qu'elle n'avait jamais connu sa jumelle? Pathétique. Elle était simplement pathétique.

Je... ça a dû être horrible, dit-elle plutôt. Il y a une raison. Sûrement. Mais je ne peux pas t'aider de ce côté-là, désolée...

C'était pour ça qu'elle avait essayé de se suicider, d'où "l'océan". Tout s'éclairait, désormais. Lui laissant le temps de digérer la nouvelle, elle ajouta quelques secondes plus tard :

Tu es... Nous sommes sur la base. Tout le monde est différent ici. Moi, par exemple, je peux communiquer avec les animaux. D'ailleurs, c'est lui qui m'a amené ici.

Sur ce, le lapin brunâtre de tout à l'heure pointa sa mignonne frimousse.

À son habitude, Alwyn s'acquittait de la petite montagne de paperasse qu'un certain prof de maths, pour ne pas le citer, avait laissée derrière lui. Le pire étant peut-être qu'il n'avait rien demandé. Juste que le voir laisser échapper ces petits détails si importants l'horripilait au plus haut point. Rendre cela ainsi ? Impensable. Il n'y avait rien à faire ; elle ne pouvait pas laisser passer cela, et avait saisi les dossiers de force. Le propriétaire avait bougonné, mais il fallait admettre que ça l'arrangeait.

Ajoutez à cela une infirmière crachant ses poumons, la jeune femme abattait donc proprement son travail au bureau de ladite garde-malade, chargée de garder un oeil sur les occupants actuels. L'occupante, plutôt. La petite Jessica avait été amenée il y a peu, et s'était évanouie hier soir. Sans se réveiller depuis, apparemment sous le coup d'un choc. Son pronostic vital n'étant pas engagé, elle avait simplement été placée sous la surveillance bienveillante de l'infirmerie. De petits bruits s'échappèrent de la salle de repos. Alwyn préféra lui laisser le temps de se réveiller, et ne pas la brusquer. Surtout après ce qu'elle avait vécu. Oui, attendre quelque secondes ou minutes était préférable, elle se replongea dans son travail. Sans remarquer le bruit de la porte.

Ce n'est que lorsque leur conversation commença que, d'un mouvement brusque, elle repoussa sa chaise en se levant, et accouru. Stoppa soudain. Scène touchante que celle qu'elle avait sous les yeux. La petite Blackson qui prenait soin de sa camarade. Et le lapereau qui ajoutait encore à la compassion qui dégoulinait presque dans la pièce. Auquel la jeune femme aujourd'hui aux cheveux roses ne pu s'empêcher d'ajouter la sienne. Elle s'installa au chevet de la nouvelle arrivante, l'interrogea de sa voix douce.

Comment te sens-tu ?

Et comme l'état de la jeune fille lui intimait de poser cette question, tout comme les résultats des analyses médicales :

De quoi te souviens-tu ?

Comment te sens tu ?

J'hésitais un instant puis décidais d'être franche.

Pour être honnête, mal. Puis... je suis perdue.

La jeune femme qui ne m'avait pas dit son nom me posa soudain une question.

De quoi te souviens tu ?

Je réfléchis un instant. C'est vrai que c'était étrange tout ca.

Je me souviens que ma jumelle est... morte, et que j'ai essayé de me noyer avant de me retrouver ici sans savoir pourquoi d'ailleurs.

Je souris tristement en voyant l'air qu'affichait la jeune femme.[i]

Ainsi, elle avait oublié tout des derniers jours. Mieux, il lui en incombait, à elle, Alwyn, de devoir tout expliquer, tout détailler. Détailler ? Ne serait-ce pas retourner le couteau dans une plaie en attente, sans trop qu'on sache si elle était béante ou en cours de cicatrisation ? Elle soupira. La moue triste de la brunette lui faisait de la peine. Si seulement tout pouvait aussi bien se passer pour les élèves que ça n'avait été le cas pour elle, tout aurait été tellement plus simple.

Et cette infirmière absente au mauvais moment. Que faire, que faire ? Elle avait beau être réputée douce et gentille mais pas bonne poire, le sujet était délicat. Oh, et puis. De toute façon, Jessica subirait un choc en l'apprenant. Au temps que ce soit par elle plutôt que par un âne bâté ou un bourrin sans âme.

Au moins, Tores se souvenait de la mort de sa soeur. Une partie du pire était encore en mémoire. Elle se retint d'avancer une main aidante vers la jeune fille. Pas de ça avec elle. Ne sachant trop qu'en faire, elle finit par se tenir les mains, malaisée, avant de lui répondre.

C'est normal, tu ne sais pas où tu es, ni pourquoi tu es là... Laisse-moi t'expliquer. Elle prit une inspiration. Commençons par le commencement. Ou non. Relâcha sa respiration. Tu as survécu à ta tentative de suicide. Ta famille était inquiète, a eu l'intelligence de demander de l'aide, et les secours ont réussi à te repêcher à temps. Tu as été emmenée à l'hôpital. Elle lui adressa un petit sourire triste. C'est là que nous entrons en scène. Ton état s'est assez rapidement stabilisé, tu n'étais plus en danger. C'est pourquoi l'administration a choisi ce moment pour t'enlever, je suppose. Je n'en sais pas plus, tu m'en vois désolée. Tu es arrivée hier, as dormi tout du long et viens à peine de te réveiller.

Elle fit une pause, autant pour se laisser le temps qu'à la brunette d'avaler tout cela.

Spoiler:

(Je vois pas les spoils D8)

Je froncais les sourcils, perdue.

Mais... je ne me souviens de rien... murmurais-je.

Je levais les yeux vers... elle.

Pourquoi je ne m'en souviens pas ?

Puis, me prenant la tête entre les mains, je soupirais. Puis je me ressaisis.

Et qu'est ce que je fais là ?!

Froncement de sourcil de la brune. Exacte réplique en face de la part d'Alwyn. Ça va être long, cette histoire, très long. Et elle ne se sent absolument pas à l'aise, serait bien incapable d'offrir un sourire cautérisé afin de stopper un peu ce flot de peine qui semble passer dans les iris brunes, ou au moins affecter de ne pas compatir autant. D'autant plus sur une histoire qui n'est pas la sienne. Si seulement si...

C'est normal. Tous les chocs que tu as subis dernièrement, dont celui physique lors de ta tentative - et que ce mot a du mal à sortir de ses lèvres - de suicide, émotionnel, mental lorsque tu as été enlevée... Il en a résulté, d'après nos médecins, une légère amnésie. Tu devrais recouvrer tes souvenirs sous peu.

Même si des fois, oublier est moins douloureux. Mais la seule manière d'avancer est d'accepter notre vécu et de rebondir, se pousser, toujours plus haut, et surtout, surtout toujours d'accrocher. La jeune femme en est presque persuadée. Enfin, c'est ce qu'elle a tenté de faire. Mais enfin, une partie moins épineuse, sur laquelle elle pouvait avancer sans avoir peur de trop faire mal.

Cet endroit a été créé dans le but de nous accueillir. Si tu es ici, que tu as été emmenée, c'est parce que tu possèdes un Don. Le tien est un toucher particulier. Qui draine l'énergie de tout être humain ou animal que tu t'avises de toucher. Peut-être un peu casse-gueule quand même, finalement. Je ne pourrais t'en dire plus. Ici, tu apprendras à le maîtriser. Ne l'utiliser que quand tu le veux. Ça te demandera d'énorme efforts et de la volonté. Ou non, tout dépend de la personne.

J'écarquillais les yeux.

Wow... ca fait beaucoup... a encaisser.

Je secourais la tête.

Bon. Il faut bien l'accepter, de toute façon, c'est la seule chose a faire pour le moment...

Je laissais mes yeux se balader dans la pièce.

Et je fais quoi maintenant ?

Bien. Tout ne se passait pas si mal finalement. Ou beaucoup moins qu'elle ne l'avait craint, du moins. Pas de crise de larmes ingérable alors qu'elle n'aurait même pas pu prendre la jeune fille dans ses bras pour lui apporter un tant soit peu de réconfort, pas d'hurlements perçants l'ayant probablement contrainte à l'assommer par quelque moyen que ce soit. Juste cette immense tristesse dans sa voix. Mais le passé est le passé, et Jessica semblait s'en rendre compte. Cela ôta un léger poids des épaules de la jeune femme.

Pour l'instant, tu te reposes. Si besoin, je suis dans la pièce d'à côté. Elle désigna la porte, toujours entrebaîllée. Surtout, tu ne fais rien trop vite, tu sors d'un sacré choc après tout. Elle fit un signe à Mina, avant de la prendre à part, de telle sorte que la brune convalescente ne puisse entendre. Un léger somnifère était présent dans son verre, elle devrait s'endormir au bout d'une demie-heure. Tu pourrais continuer à lui tenir compagnie jusque-là ? Ce serait vraiment bien.

Un dernier regard à l'état général de la pièce ; tout était à peu près en ordre. Elle allait passer le pas de la porte. Dira, dira pas ? Elle ne pouvait garder cela. Et certes elle était patiente et compréhensive, mais hors de question de se triturer longuement les nerfs pour la jeune fille. Il y a des limites à tout.

Dira. En pleine hésitation. Juste avant de passer la porte. Oh. J'oubliais. Comme nous t'avons enlevée à l'hôpital. Ta famille te pense morte. Sur ces derniers mots, lâchés comme les pires des banalités, elle referma la porte derrière elle. Sa-, la paperasse attendait.

Morte ? MORTE ? Vous voulez dire que je ne pourraient plus jamais leurs parler ?

Je soupirais.

Oui. Oui évidemment.

Je me rallongeais sur le ventre, la tête sous l'oreiller.

Putain...

Je fermais les yeux.
A quoi bon se lamanter, cela ne changera rien.

C'est parti pour une nouvelle vie, murmurais-je.

Et je m'endormis.

Un peu déboussolée (c'est vrai, cela lui fendait le coeur de voir la brune avec autant de peine et de révélations d'un coup) et, elle devait bien l'avouée, soulagée de la venue d'Alwyn, Mina levait les yeux et vit le signe de celle-ci. Elle la suivit. La jeune femme aux cheveux rose bonbon lui demandait de tenir compagnie à la nouvelle, en attendant que le somnifère présent dans son verre fasse effet. Et comme elle était là...

Bien sûr,accepta-t-elle.

Elle retourna auprès de la jeune fille, mais... celle-ci dormait. Elle se tourna vers Alwyn, en quête d'une explication, mais elle était déjà partie. Elle se pencha vers la jeune fille endormie.

Bonne chance,souffla-t-elle gentiment.

Et elle sortit de l'infirmerie à son tour, fermant doucement la porte derrière elle.