♦ The light at the end of the world ♦

This is for long-forgotten light at the end of the world ♪

Perdue dans mes pensée, je me remémorais les paroles de cette chanson que j'avais si souvent fredonné autrefois. "Pour la lumière du bout du monde, oubliée depuis longtemps." Elles résonnaient encore en moi, si harmonieuses, si envoutantes. La plénitude, c'est tout ce qu'elles m’inspiraient. Ce n'est rien mais c'est tout. C'est moi.

Moi. Mais moi, qui suis-je ? Au vu des récents événements, je ne savais plus vraiment. La personne que j'étais avant ce jour avait sans doute disparu à jamais, aspirée dans le néant de l'oubli. Mais malgré tout ça, je me sentais bien. Même plus que bien. Je me sentais à ma place. Chose que, malgré la vie heureuse et enjouée que j'avais mené jusque avant, je n'avais jamais ressentit aussi profondément.

Je relevais la tête, baignant dans la lumière diffuse de ce soir d'hiver.

Cela faisait bientôt une heure que j'étais assise sur un rocher plat, au bord de la falaise. Après le dîner, j'avais décidé de venir profiter ici du coucher de soleil pour me ressourcer et réfléchir aux derniers événements. J'avais découvert cet endroit magique en visitant la base. Isolé du reste, il me procurait un sentiment de bonheur et, ces dernières semaines, à chaque fois que j'étais assaillie de nostalgie et de tristesse, je venais me réfugier dans ce lieu qui était devenue mon nouveau chez moi, encore plus - bien plus - que mon bunker. J'avais eu beau faire tout ce que je pouvais pour redonner un éclat au C-2, il restait, à mon grand désarrois, froid et impersonnel.

J'avais entendu dire que la falaise était encore plus magnifique lors des couchers de soleil et j'avais voulu vérifier. J'avais eu raison. Le soleil couchant était d'un rouge éclatant que je n'avais eu le plaisir de voir auparavant et son reflet sur les icebergs était extraordinaire. Ne manquais plus que les libellules et les cigales. Je ne pu retenir un petit rire. Des cigales et des icebergs ensembles donnaient quelques chose pour le moins étrange dans mon imagination ! Ah, les cigales d’Espagne... Je soupirais. Il fallait que j'arrête de ressasser le passé et que je vive l'instant présent.

Je me replongeais dans la contemplation du coucher de soleil, les larmes aux yeux. Me souvenir n'étais pas bon pour moi.

Je soupirai. Le coucher de soleil était tellement beau...
Je sortais mon carnet de croquis de mon sac et commençais à griffonner les silhouette des icebergs sur le papier.

Un bruit me fit relever la tête. Quelqu'un approchais. Je me doutais bien que je n'était pas la seule personne sensible à ce genre de paysages. la personne avançait vite. Je ne sais pas si elle m'avait remarquer mais elle ne prêta pas attention à moi et alla s’assoir sur un rocher à quelque mètres du mien. Lorsqu'elle passa, je pus rapidement contempler son visage. Je croyais me souvenir de l'avoir déjà rencontrer dans les couloirs de la base. Oui... Cela me revenait maintenant. C'était une des profs.

Je me replongeais dans mes traits de crayons, paisible, sereine. De temps en temps, je rejetais la tête en arrière pour sentir la douce caresse du vent sur mon visage.

Alors que je finissais on énième croquis, une bourrasque de vent de fit lâcher mon crayon à papier, qu roula, roula, roula encore avant que je ne puisse le rattraper... et s'arrêta aux pieds de l'autre. Cela lui fit perdre la concentration qu'elle portait au coucher de soleil. Elle releva la tête et son regard croisa le mien.

"Zut... pensais-je. Je vais devoir aller vers elle, je n'ai plus vraiment le choix maintenant..."