Geek in the library. (PV Clémentine, Aleksandra et Mina)

Qu'est-ce que je foutais là ? Voilà une excellente question. Je n'étais pas ici pour lire. Pas très surprenant hein. Je ne lisais presque jamais à vrai dire. Quand j'essayais, au bout de 5 minutes les mots se mettaient à danser devant mes yeux, je perdais ma concentration et je passais à autre chose -Oh, un papillon !-, pour reprendre mon livre... Trois jours après, histoire d'avoir bien perdu le fil de l'histoire. Autant dire que les livres et moi, c'était loin d'être une grande histoire d'amour.

Par contre, les jeux vidéos c'était bien. Pas besoin de réfléchir pour buter des gens. Par contre, étrangement, la bibliothécaire semblait moins apprécier. C'était très bien Assassin's Creed pourtant. Aucun goût celle-là.

-Monsieur McAllister ! Eteignez ceci TOUT DE SUITE ! Nous sommes dans une bibliothèque !

-Mais je vous dérange pas là non ?! J'ai mis mes écouteurs !

Elle me lança un regard menaçant, me signifiant clairement que si je n'arrêtais pas, elle me jetait dehors. Soupirant exagérément, je pris bien le temps de sauvegarder avant d'éteindre ma PSP et de m'éloigner. Je continuerai à jouer quand je serai hors de vue, de toute façon. Je fourrai la console dans ma poche et flânai entre les rayons sans prêter beaucoup d'attention aux livres, prenant bien soin de m'éloigner du comptoir, quand un titre m'interpella. Brume, Stephen King. J'avais déjà lu une de ses nouvelles je crois (eh oui, j'ai réussi à finir un texte, je ne suis pas un cas aussi désespéré qu'on ne le pense), j'avais bien aimé. Bah, pourquoi pas ? Ça m'occuperait bien quelques minutes.

Je pris donc le livre et partis m'asseoir à la table d'une blonde (assez bien foutue, remarquai-je au passage) dans le fond.

-J'espère que je te dérange pas. Je me suis fait jarter de ma place.

Tout en subtilité et politesse, comme toujours. Sans prêter plus d'attention à la fille, j'ouvris le livre et commençai ma lecture.

Enfin la fin du trimestre ! J’allais pouvoir de nouveau profiter de la bibliothèque et de tous ces livres qui étaient comme ma famille ! Trop occupée à réviser mes Math ces derniers temps, je les avais vraiment délaissés. Même si je ne portais pas une énorme importance à mes notes, et que de toute façon j'avais d'assez bonnes moyennes dans toutes les matières, je trouvais quand-même important de rester au dessus de la moyenne en Math. Ou au moins l'atteindre, car pendant un moment, j'en étais très loin, 'état seulement de depuis que je prenais chaque sois une heure de cours supplémentaires avec monsieur Bellanger que j'avais réussit à rattraper les autres mais il ne s'en contentais pas et continuais à me donner des cors avec l'ambission que je les dépasse car il pensait que j'en avais les capacités... Mais bref, je sortais un peu les Math de mon esprit tout en me dirigeant vers la bibliothèque.

Enfin arrivée dans la vaste salle aux délicieuses odeurs de papier, je me dirigeais d'abord vers le bureau de la bibliothécaire, pour lui rendre les livres que j'avais empruntés il y avait déjà deux semaines de cela. Elle m'avoua avoir été inquiète que je ne vienne pas ici pendant si longtemps et je la rassurais en lui expliquant que j'avais seulement quelques difficultés en Math mais que j'avais finit par rattraper. Après avoir bien discuté avec elle, ce qui m'avait pris au moins un bon petit quart d'heure, je me dirigeais enfin vers les étagères remplies d'ouvrages qui m'avaient tant manqué.

Je fouillais un peu des yeux les étagères de la section qui m'intéressait, à savoir un peu de fantastique, ce que j'avais envie de lire aujourd'hui. Puis je changeais d'avis et me redirigeais vers quelque chose de plus classique. Mon œil fut attiré par une série que je n'avais lui "que" deux ou trois fois et en tout cas pas depuis un petit bout de temps. Je prenais le premier tome qui, coup de chance, n'était pas encore emprunté. Enfin, je ne savais pas si ce genre de livre intéressait énormément de monde de toute façon. C'est donc avec un livre qui allait m'occuper un bon bout de temps que je me dirigeais vers une table où je m'asseyais et me plongeais tout de suite dans les pages de l'ouvrage.

-J'espère que je te dérange pas. Je me suis fait jarter de ma place.

Je relevais vite les yeux de mon livre, surprise qu'on me parle. Je vis alors que je n'avais pas remarqué le garçon qui venait de s'assoir en face de moi, trop plongée dans mon livre, comme d'ailleurs la plupart du temps quand je lisais. Le jeune homme, après m'avoir regardé assez rapidement, fit mine de se plonger dans son livre. Il avait a peu près mon âge et j'aimais bien la couleur de ses cheveux.

-Non non, lire à deux c'est mieux, ça fait se sentir moins seul.

J'avais dit cela sans vraiment de but précis, j'avais envie de lire et pas forcément très envie de parler, surtout s'il n'engageait pas la conversation mieux que ça. Je me replongeais donc dans mon livre sans avoir rien ajouté.

Je suis entrée dans la bibliothèque dans l"espoir de lire ma trilogie des fourmis tranquille. Bon, OK, j'avoue, j'espérais secrètement que quelqu'un me dérangerait car, en ce moment, j'avais envie de tout sauf de lire.
Après avoir salué la bibliothécaire, qui m'a jeté un regard froid (visiblement, elle m'en voulait encore depuis la fois où j'étais tombée sur Karen, faisant un boucan monstre), je suis partie en quête d'une table où (ne pas) lire tranquille.

Soudain, j'ai aperçu LA table qui me permettrait de ne pas lire. En plus, il n'y avait là que des gens que je connaissais. Aleksandra et Basil qui étaient dans mon bunker et Clémentine. Bieeeeeeen. Mon plan de non-lecture marchait comme sur des roulettes.
Je me suis assise sur l'unique place restante.

- Salut! Ne faites surtout pas attention à moi et continuez à vaquer à vos activités habituelles.

Après une demi-seconde de réflexion, j'ai ajouté :

- En fait, pour tout vous dire, ça m'arrangerait si vous faisiez attention à moi parce que bon... je n'ai pas vraiment envie de lire ce bouquin.

La blonde ne semblait pas avoir envie de parler, très bien. Je pus me concentrer sur mon bouquin et quelques minutes passèrent dans un silence confortable. Ça me plaisait plus que je l'aurais cru. Comme quoi. La quiétude fut troublée peu de temps plus tard par une autre fille qui venait d'arriver. Aleksandra, une fille de mon bunker. Je ne la connaissais pas beaucoup et je lui parlais rarement, à vrai dire si je ne la croisais pas tous les matins depuis des mois j'aurais oublié son nom. Je répondis mollement à son salut sans lever le nez.

Mais trop tard, ma concentration était brisée. Je sentis les lettres commencer à danser devant mes yeux tandis que j'essayais en vain de les déchiffrer. Soupirant d'énervement, je refermai le livre et rallumai ma console. Je croisai les jambes et m'appuyai sur le dossier de la chaise. Quelques minutes plus tard, une autre fille (... C'était un complot là) débarqua à son tour et s'assit à notre table. Mina. Une autre fille de mon bunker. Elle était assez sympa. Mais franchement, je croyais pas à la coïncidence là, elles s'étaient donné rendez-vous c'est pas possible.

- En fait, pour tout vous dire, ça m'arrangerait si vous faisiez attention à moi parce que bon... je n'ai pas vraiment envie de lire ce bouquin.

J'eus un sourire.

-Pourquoi tu te le trimballes alors ? C'est pour les cours ?

J'avais du mal à concevoir qu'on puisse se forcer à lire un livre. En vérité, même pour les cours, je lisais très rarement ce qu'on m'imposait.

-Pourquoi tu te le trimballes alors ? C'est pour les cours ?

Pas bête, le Basil. Même trop intelligent pour Mina la Minablement Débile. Qu'allais-je lui répondre? Je n'étais en aucun cas obligée de lire ce livre. Mais...

- Oui bon, je suis assez étrange. J'ai emprunté ce livre, dont on m'avait dit beaucoup de bien. J'ai commencé et... j'ai trouvé ça nul. Et, comment dire... J'ai une espèce de fierté qui m'interdit de ne pas finir un livre. Du coup, j'essaie tant bien que mal de le finir. Mais à chaque fois, je décroche. Suis vraiment bizarroïde, hein? ai-je terminé, penaude. Et toi? D'après ce que j'ai vu, tu ne tiens pas vraiment les livres en haute estime.

Ce que j'avais vu, surtout, c'est qu'il ne vivait quasiment que pour les jeux vidéo. M'enfin bon.

J'étais à peine replongée dans mon livre qu'une autre personne arrivait... et s'asseyait à notre table. En lui jetant un rapide coup d’œil, je remarquais qu'il s'agissait d'Aleksandra. Je la connaissais, j'aurais pu lui parler mais, oui parce qu'il y a toujours un mais, j'avais absolument envie de finir ce livre aujourd'hui. Un peu de la folie vous me direz car il devait être environ 18h30 et qu'il me restait 400 pages écrites en minuscules caractères... non mais j'avais quand-même envie de le finir. Donc je ne répondais pas à son bonjour, faisant mine d'être absorbée par mon livre. Pas très poli d'accord, mais tant pis !

A peine quelques minutes plus tard, une autre fille s'assit avec nous. Pas possible ! Non mais c'est pas un banc public pour pauvres gens en perdition dans la vie ! Je jetais un coup d’œil pour voir su je la connaissais et... ah oui, c'était Mina ! Voir que je la connaissais, oui son prénom..., et que je l’appréciais me fit échapper un sourire. J'étais plus contente de la voir elle que Aleks, oui je sais je suis bizarre. Bon, je voulais bien qu'elle sois là mais ce n'était pas une raison pour que je sorte de mon livre dans lequel je me replongeais aussitôt. De toute façon, elle nous avait dit de ne pas faire attention à elle.

Mais bien sur, les gens qui arrivent comme ça et qui disent "ne faites surtout pas attention à moi", ça à souvent l'effet contraire. Et pour en être bien sûre, elle ajouta que finalement, ça l'arrangerais qu'on s'intéresse à elle. Personne ne lui aurait répondu, je l'aurais fait, par gentillesse. Mais comme le garçon d'en face avait l'air de ne pas être non plus très intéressé à son livre et qu'il engagea rapidement la conversation, je me dis que je pouvais tranquillement continuer à lire.

Mais lire avec des gens qui parlent à côté c'est pas si facile que ça, surtout quand on se laisse distraire et qu'on écoute un peu la conversation. Surtout quand la conversation commence à tourner autour de la lecture, dont vous êtres bien sur totalement fan... Mais qu'avais je donc de si attirant pour que tout le monde vienne s'assoir à ma table alors que je de demandais qu'à lire en paix ? Bref, je ne pouvais plus lire dans ses conditions et mettais distraitement mon marque page, un papier trouvé au fond de ma poche, dans mon livre avant de le fermer.

Puis j'écoutais la conversation, sans rien dire.

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Quel enthousiasme ! On pouvait dire que ça leur faisait vachement plaisir d'être là. Entre un qui semblait qu'attendre que la bibliothécaire se soit barrée pour rallumer sa console et l'autre qui nous ignorait - mais nous écouter d'une oreille discrète-, il y régnait une super ambiance. Et puis Basil referma son livre assez brusquement. Ouuuuh le rageux. On ne lui avait pas demandé de nous faire la conversation, pas la peine de souffler pour exprimer son mécontentement. Bidididi, fit sa console quand il la ralluma -ou en tout cas enleva le mode pause, je n'en savais trop rien. Une fille arriva ensuite... Et quand je la reconnus je manquais de m'étouffer. Tiens, mais qui voilà ? C'était bien sûr Mina, ça devenait réellement du n'importe quoi. Ils s'étaient tous donnés rendez-vous ou quoi ?

Elle ne semblait pas avoir envie de lire qu'elle avait dans les mains, ce à quoi je pourrais dire : Mais qu'est-ce que tu viens faire ici, sérieusement ? Et en plus, elle semble être maso. Elle veut absolument finir u livre alors qu'elle ne l'aime pas. Trop de contradictions pour que ça reste compréhensible pour un petit cerveau comme le mien. Je jetais un dernier regard à mon livre puis l'abandonnais sur la table. Je sentais que la suite allait être intéressante.

Ok. Donc on lui avait conseillé un livre et maintenant elle se sentait obligée de le lire. Je haussai un sourcil et mon personnage faillit être avalé par une plante géante, ce que je lui évitai de justesse (oui, j'étais passé à un jeu de plateforme entretemps).

-Les livres et moi, ça fait 36. Non, plus. Pas ma faute s'ils m'aiment pas !

Déni à la Basil : pas du tout crédible. Mais bon, en un sens c'était vrai. Ça m'arrivait d'essayer vraiment et que les mots commencent quand même à se brouiller. C'était incroyablement frustrant. Je jetai un coup d'oeil aux autres occupantes de la table. Elles nous regardaient comme on regarde un match de ping-pong. Je clignai des yeux, surpris, et mon personnage se fit vraiment avaler, cette fois. Tss. J'aurais mieux fait de rester dans ma salle commune.

[D'solée du retard, j'ai quelques problèmes IRL comme vous le savez... >.<]

-Les livres et moi, ça fait 36. Non, plus. Pas ma faute s'ils m'aiment pas !

J'ai souri, la candeur même. Ah, il la jouait comme cela. Moi, je cultivais l'ironie. Et j'aimais bien déconcentrer les gens dans leur lecture aussi. Bon, j'avoue, aussi parce que moi, je ne parvenais désespérément pas à lire et que j'étais jalouse de leur concentration. Mais personne n'allait le signaler. De toute manière, personne n'était censé le savoir.

- Ohhh, pauvre choupinet à la crème! ai-je fait mine de compatir. Tu sais, moi le tact ne m'aime pas non plus.

Pourquoi à la crème? Moi-même, je ne le savais pas. En tout cas, il allait s'enfuir en courant.
Je lui ai adressé mon plus beau sourire Colgate. Moi, directe? Pas pour tout l'or du monde, enfin.
Arrêtez l'alcool, mes amis.